CHRONIQUES CONCERTS
Norton Records Soul Shake Spectacular, Southpaw, New
York, 27.12.03
!!! ... Andre Williams
- King Coleman - Nathaniel
Mayer - The Mighty Hannibal -
Lonnie Youngblood - Rudy Ray Moore -
Barrence Whitfield ... !!!
The
Dirtbombs + The Flaming Sideburns + Le Nombre + Ultra Bimboos, Gibus, Paris,
17.12.03:
Photos
Ah le Gibus! Il fallait bien que nos chers Dirtbombs y passent pour que j’y
revienne en courant. Pourtant, mes précédentes expériences dans ladite salle
avaient été plus heureuses (Electric Frankenstein, Man or Astro-Man?) que
malheureuses (Turbonegro peu avant le split de 1998). Mais le son n’y est pas
forcément toujours à la hauteur, le Gibus étant avant tout
une boîte de nuit. Et puis peut-être que les
palmiers en plastique décorant les murs lors de ma dernière venue m’avaient
traumatisé, qui sait... Qu’importe, quatre groupes (les Dirtbombs ayant
été rajoutés à l’affiche à la dernière minute, ils retournaient à Detroit le
lendemain) avec un couvre-feu théorique à 23h30, il allait falloir sérieusement
assurer au niveau timing.
Et ça commence mal à ce niveau-là puisque les Ultra
Bimboos de Finlande, arrivées à la bourre à Paname, n’auront droit
qu’à un set de 20 minutes. C’est finalement plutôt une bonne nouvelle, leur
musique (on dira punk rock sans saveur pour la forme) n’ayant absolument aucun
intérêt. En moins de deux morceaux, on a tout compris, c’est
terriblement lassant. Heureusement, elles ne
s’attardent pas et on passe rapidement à la suite.
La suite, c’est Le Nombre
from Quebec, groupe reuque n’ reule (avec l’accent)
plus pop rock que véritablement garage et composé
entre autres de deux ex Secrétaires Volantes. Leur album étant plutôt
sympathique, je me demandais bien ce que ces cinq lascars allaient pouvoir
donner sur scène. Malgré des efforts bien visibles (le chanteur se démène comme
un forcené, cf photo), la sauce ne prend malheureusement
pas. Même le tube « Laissez venir à moi les grandes brunes », pourtant
une belle compo, ne fait pas décoller le set. On se dit que c’est peut-être le
volume, pas vraiment au top, la suite nous prouvera que non. Au final,
on leur préfère largement les groupes de Vince Pozadski,
lui aussi ancien membre des Secrétaires: au choix, Les Vipères, The
Aversions ou The Fatals (procurez-vous donc leur démo pour vous récurer les
oreilles à la roots!).
Les Flaming Sideburns (qu’on dirait tout
droit sortis du far west plutôt que de Finlande!) débarquent ensuite pour un
moment de rnr à leur sauce : un mix de garage 60s et de
soul. Plutôt plaisant, très énergique, leur son n’a fort heureusement pas
suivi le même chemin que celui des Copters, à savoir qu’il ne s’est pas stonisé
à outrance. Mais il n’est pas non plus aussi électrique qu’à leurs débuts. On
dira donc qu’ils ont su trouver un juste milieu qui leur permet de tenir une
heure sans lasser le public. Les guitaristes sont
déchaînés, le chanteur fait tout pour mettre l’ambiance et il y parvient.
Rien ne l’arrête, il harangue la foule et finit même par la traverser pour finir
pendu par les jambes à une barre suspendue près du plafond au beau milieu de la
salle. Chapeau, un beau set!
On regarde sa montre, l’heure du couvre-feu approche de plus en plus
dangereusement quand enfin... Yeah, The Dirtbombs
baby!!! Prêts à faire péter les enceintes, le sourire aux lèvres,
enfin de retour à Paname. Comme Les Dragueurs, Mick Collins n’a besoin que d’un
accessoire pour faire son entrée en scène : ses lunettes de soleil! Et oui, ça
change tout, c’est la classe. Bref, nos amis
entament leur set tout comme leur dernier album en date (« Dangerous Magical
Noise ») avec un « Start The Party » d’anthologie, fuzz fuzz fuzz et plus
électrique que jamais, le pied absolu! Aucun doute possible, ce sont eux les
patrons, au bout de 2-3 morceaux, le son est parfait et
nous récure les oreiles de fond en comble. Les tubes s’enchaînent, parmi
les plus récents on citera « Get It While You Can », « Motor City Baby », « I’m
Through With White Girls » ou « Don’t Break My Heart ». On a également droit à
quelques pépites tirées de « Ultraglide In Black », entre autres les
incontournables « Chains Of Love », « Ode To A Black Man » et « Underdog ».
Mick Collins fait figure d’Hendrix resuscité en
jouant de la guitare dans tous les sens, aussi bien derrière la tête qu’avec sa
bouche! Diamond (qui se prend toujours quelques bonnes vannes par Mick en milieu
de show) et Ko (qui remplace dorénavant l’excellent furieux Tom Potter, parti se
concentrer sur son nouveau projet, The Detroit City Council) restent discrets
mais maîtrisent respectivement basse et guitare à la perfection. Quant à Pat
Pantano (pourtant malade) et Ben Blackwell, ils martyrisent leurs fûts sans
discontinuer. Au cours du show se faufilent aussi quelques morceaux issus de
45t, notamment « Cedar Point ’76 » et « By My Side ». Au bout de 45 minutes, on
en voudrait deux fois plus! Trop court, trop frustrant... Enfin c’est déjà bien
qu’ils aient pu jouer et on ne pourra pas leur reprocher d’avoir utilisé le
temps qui leur était imparti n’importe comment. C’est simple,
impossible de faire mieux en matière de garage rock au
21ème siècle. Bref, on a déjà bien hâte de les revoir ces saligauds.
Perfect rock n’ roll + definitive groove = The Dirtbombs!
LL.
The Buff
Medways + Les Terribles, Nouveau Casino, Paris, 08.12.03:
Photos
Nouvelle édition des soirées "Gloria" organisées par l'agence de promotion "Coup
Franc" avec une belle affiche franco-anglaise. De retour d'une grande virée en
Espagne et d'un concert au bouillant festival 60's "Wild Week End", le groupe
yéyé parisien Les Terribles était encore
rouge écrevisse en montant sur scène. Etalant toujours avec un enthousiasme
communicatif leur répartie sur les copains du premier rang qui ne pensent qu'à
les mettre en boîte, Les Terribles n'en sont pas moins un
groupe à perruques qui en impose. Constitué en grande partie de reprises,
leur set
sauvage et groovy nous ramène plus de quarante ans en arrière sans pour
autant être ringard: la force du groupe est justement l'étonnant équilibre
qu'ils ont trouvé entre dérision et qualité. Pourtant les groupes français qui
n'ont que le premier attribut et pas le deuxième ne manquent pas... Mais là, ça
tourne. Le guitariste multiplie les prouesses avec un sourire jusqu'aux oreilles
et la chanteuse se dandine avec nonchalance à l'image d'un
groupe qui ne se prend pas au sérieux mais joue ses chansons avec sérieux.
Vous me suivez? En tout cas s'il y a un groupe live qui peut vous donner envie
de lacher quelques litres de sueur en dansant frénétiquement le twist, le jerk
ou le patates-écrasées, c'est bien les Terribles. Leur
premier album sortira cette année sur le prestigieux label américain Dionysus,
qu'on se le dise!
Devant une salle bien remplie, ce sont ensuite les trois gentlemen anglais des
Buff Medways qui font leur appartion. Le
célèbre Billy Childish est accompagné pour l'occasion d'un
groupe de classieux vétérans: Graham Day (Prisoners) à la basse et Wolf
Howard (Daggermen, James Taylor Quartet) à la batterie. Installés très proches
du bord de la scène, les Buff Medways s'embarquent alors dans
un sompteux concert qui les verra interpréter autant leurs
compos que celles des Headcoats ou des Mighty Caesars, groupes précédents
du très prolifique Billy. Un Billy en pleine forme, à la moustache garnie et à
l'ironie cinglante, qui ne manquera pas de faire référence à plusieurs reprises
à ses amis de la "Happy Family"
parisienne, en particulier Jack (Royal Records) et Laurent Bigot (Anteenagers
MC). Ce dernier aura même l'honneur d'être invité par Billy himself pour
interpréter un magnifique "Misty Water" rempli d'émotions
(voir photo). La classe des Buff Medways est incomparable.
Aucun groupe garage du nouveau millénaire ne semble pouvoir rivaliser avec eux
quand, dans un grand soir, ils se sentent prêts à jouer n'importe quoi jusqu'à
ce que l'"ale" épuise nos cuisses, jusqu'à ce que les sourires se figent comme
pour ne jamais oublier ces instants-là. Il ne fait pas de doute que
peu de gens oublieront ce concert, des moments de
pannes techniques où Billy entonne inlassablement en gospel "Jon The Revelator"
à leur reprise tonitruante de "Fire" de Hendrix. Bravo. Nico.
Speedball
Baby + The Hells + The Lost Sounds, Nouveau Casino, Paris, 19.11.03:
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Soirée hautement électrique que ce "Sonic Souk" avec trois groupes pourtant bien
différents les uns des autres. C'est d'abord avec grand plaisir qu'on découvre
les Lost Sounds de Memphis, groupe formé par
Jay Reatard des Reatards. Cette jeune formation mélange
des influences garage punk bien trash à la Oblivians avec une noirceur et une
froideur héritées de groupes comme Devo ou les Screamers. Le côté
new-wave fût pour ce concert quelque peu mis de côté en raison d'un son pas
toujours à la hauteur. Malgré cela le set fût plus que convaincant, la hargne de
Jay se mariant magnifiquement avec celle de sa compagne Alicia, d'autant qu'ils
s'échangent à l'occasion micro et instruments. A suivre de près! C'est ensuite
au tour des Hells, duo anglo-ibérique, de
faire leur petit numéro de blues-punk minimaliste. Pas de
quoi fouetter un Gibson Bros: le groupe aligne les compos peu inspirées
et tente malheureusement avec peu de finesse de faire un brin d'humour entre les
morceaux. On oubliera bien vite leur prestation. Enfin les new-yorkais de
Speedball Baby, qui comptent dans le public
une bonne poche de fans purs et durs, investissent la scène pour
un long concert fin et fiévreux, un peu à l'image
de ceux que Tav Falco et ses Panther Burns ont pu donner ces dernières années.
Le chanteur a des allures de mafieu heureux en pleine heure de gloire et le
guitariste Matt Verta-Ray fait briller et résonner sa Gretsch au ras du sol avec
un bonheur et une classe évidents. Habités par le rock'n'roll originel et par
les trois dernières décénnies de dévergondage sonore à la new-yorkaise,
Speedball Baby a du métier et sait autant faire briller
ses boots que faire claquer ses hymnes blues-punk charmeurs et décharnés.
Tels des JSBX débarassés des ornements décibéliques et des fuites-en-avant
trashy, ces musiciens-là communiquent leur passion avec une humilité tout à leur
honneur bien qu'on puisse parfois leur reprocher la retenue et le classicisme
qui semble l'accompagner à l'occasion. En tout cas une bien bonne soirée
rock'n'roll! Nico.
Napalm
Death, Nouveau Casino, Paris, 14.11.03:
Pour un bon décrassage d’oreilles, quoi de mieux qu’un petit concert de Napalm
Death?! Dès mon arrivée devant le Nouveau Casino où l’ambiance est plutôt
paisible d’ordinaire, je constate que les amateurs de
metal extreme font toujours les frais de l’attitude bas du front d’une frange
réduite de leur club (enfin réduite, disons 25%...). En guise d’accueil,
un chevelu dépourvu de place (et oui, c’est complet) apostrophe tout un chacun
arborant le cheveu court ou osant le porté attaché... Puis un individu plus
qu’éméché se fait éjecter par les videurs d’habitude assez tranquilles. Welcome
to hell!
Le public est relativement hétérogène, cheveux
incroyablement longs côtoient crânes rasés, quelques crêtes se baladent parmi
des clones de James Hetfield cuvée 83 et il y a même des gens habillés en jean
et en pull, dingue non?! J’évite de peu la première partie et me coltine
tout de même la deuxième dont le nom m’échappe et qui, suivant l’insupportable
tradition des groupes qui ouvrent le bal en France, squatte la scène pendant 45
minutes... Ni bons ni mauvais, ils font dans le death (trop) à l’ancienne, ça
n’a jamais été mon truc. Mes voisins, qui connaissent « un gars qui est pote
avec les gars de Napalm et qui peut aller en backstage » (!!!) ont l’air d’avoir
apprécié.
Mais passons, je suis là pour enfin voir Napalm Death
dont j’ai suivi la discographie de « Fear, Emptiness, Despair » (1994) à leur
album de reprises « Leaders Not Followers » (1999) et que je ne suis jusqu’ici
pas parvenu à guetter sur scène. Ca slamme déjà avant leur
arrivée alors inutile de vous décrire l’hystérie collective lorsqu’ils
débarquent. Petit cours de rattrapage, plus aucun membre
d’origine n’est présent dans la formation actuelle. Et pourtant il y a eu
du beau monde : Mick Harris (Scorn), Lee Dorian (Cathedral), Justin Broadrick
(Godflesh), Bill Steer (Carcass) etc. Cela dit, la formation actuelle est
quasiment la même depuis 1992 et les trois membres
les plus emblématiques ont rejoint le groupe entre 1987 et 1989 : Mark « Barney
» Greenway au chant, Jesse Pintado à la guitare (absent ce soir pour maladie) et
Shane Embury à la basse (sosie de Buzz des Melvins en plus gros). Venons-en au
show. Nos amis sont aussi en forme que leur public et seront à peine perturbés
par un problème de micro dès le deuxième morceau qui permettra à Barney
d’annoncer « We’re Napalm Death from Birmingham, England » avec un accent très
british. Les morceaux s’enchaînent sans qu’on ait le temps de souffler,
la période grind / speed des débuts est largement passée
en revue, « Scum », « From Enslavement To Obliteration », « Harmony
Corruption », « Utopia Banished », aucun de ces albums cultes (qui passent
d’ailleurs très bien en live) n’est laissé de côté. Je préfère pour ma part la
période mid-90s et le sommet du show est atteint avec «
Breed To Breathe » qui résume parfaitement le son unique de Napalm Death
à l’époque de « Diatribes », « Inside The Torn Apart » et « Words From The Exit
Wound », mes trois albums de prédilection. Bref, un très bon show, la voix de
Barney ne faiblit jamais, les corps soulevés par le public
sont nombreux d’où une nécessaire concentration pour éviter toute dock en
lévitation (mon voisin en fera les frais assez violemment). Pour le
rappel, on a droit entre autres à la reprise des Dead Kennedys « Nazi Punks Fuck
Off » en guise de doigt d’honneur au FN, après que Blair, Bush et la reine aient
également eu les honneurs de ce même doigt. Fin du show, je ne traîne pas,
je suis satisfait mais pas au point de traîner plus
longtemps dans cet univers de métalleux qui m’est tout de même de plus en
plus étranger. LL.
Melt Banana
+ Beecher + Art of Burning Water, Mean Fiddler, Londres, 08.11.03:
Photos
19h30 un samedi dans le centre de Londres, beaucoup de monde dans les rues et
une file d’attente on ne peut plus disciplinée devant le Mean Fiddler, club dont
la capacité est à mi-chemin de la boule noire et du
nouveau casino, par ailleurs doté d’un étage surplombant la scène pour
qui souhaiterait voir le show tranquillos. En guise d’apéro, la fin d’un set
d’un groupe visiblement rajouté à l’affiche en dernière minute qui pratique un
mélange d’industriel et de techno quasi hardcore à la manière d’Ultraviolence. ¼
d’heure pour préparer ses oreilles à ce qui va suivre. Et une constatation :
le son est parfait, l’ingénieur du son est habitué aux
guitares électriques, un bon point!
Peu d’attente (ce qui est rarement le cas dans nos contrées...) et arrive
Art of Burning Water pour un set de 25
minutes (ce qui pour une première partie n’arrive jamais dans nos contrées...)
basé sur la puissance des guitares et l’intensité de la basse,
quelque part entre les Melvins et le doom des groupes
Southern Lord. En peu de morceaux, le groupe dont le chant lorgne
cependant plus du côté de Six Feet Under convainc sans problème un auditoire
étonnamment sage.
A peine le temps de reprendre ses esprits et retentit un « We’re
Beecher from Birmingham ! ». Natifs du même
bled que Napalm Death mais pas grind pour un sou, ces jeunes ont sans doute un
bel avenir devant eux. Leur set est parfait, très travaillé,
leur précision rappelle Snapcase. Ils pratiquent un
hardcore nettement moins noise mais tout aussi fulgurant,
boosté par un chanteur qui s’arrache les cordes vocales et arpente la scène
comme un démené. Une belle performance et un groupe convaincant de plus ce qui
est assez rare ces temps-ci.
Puis le public commence à se masser devant la scène, son attente se fait de
moins en moins implicite, on sent qu’il a gardé toute son énergie pour la tête
d’affiche et qu’il va littéralement exploser. Les lumières s’éteignent et
l’intro « Phantasmagoria » fait son petit effet : c’est déjà l’euphorie
générale! Ce n’est pas un hasard si c’est la troisième fois que je vois
Melt Banana en live, leurs prestations au
Pezner lyonnais en novembre 1999 et au Batofar parisien en octobre 2001 m’ayant
déjà plus que séduit. Ce soir-là, c’est une apothéose,
l’énergie des 4 japonais et le son surpuissant du Mean Fiddler n’y sont pas pour
rien. Nos amis n’ont pas changé, chanteuse et bassiste (vêtues de robes) ont
toujours l’air de jeunes filles de bonne famille, batteur et guitariste (dont le
visage est comme d’habitude à moitié caché par un masque de chirurgien)
maltraitent leur instrument comme il se doit. Après presque dix années
d’existence, leur énergie n’est pas seulement intacte,
elle semble décuplée. Leur set allie la perfection sonore des deux
derniers albums en date (« Teeny Shiny » et « Cell-Scape ») et la rapidité
musclée de leurs morceaux des 90s : noisy + hardcore +
speed! Le public est déchaîné, l’attention est de
mise si l’on veut éviter les moulinets et on se retrouve rapidement
projeté en arrière si l’on ne souhaite pas pogoter. Un moment du show est
consacré aux débuts du groupe : ainsi s’enchainent sur quelques minutes
plus d’une dizaine de morceaux aux titres improbables,
dont la durée n’excède pas 15 secondes, ponctués de « Thank You, the next
one is called... ». L’un d’entre eux traitant de barres de chocolat, le groupe
saisit l’occasion pour en balancer au public, elle finiront bien sûr en purée au
sol pour la plupart! Au bout d’une heure, tout le monde est en sueur et après un
bref rappel, Melt Banana annonce son prochain show quelques jours plus tard à
Paris et propose à qui veut de figurer sur la guestlist. Bref,
la classe jusqu’au bout!!! LL.
The Cynics,
House of Live, Paris, 20.10.03:
Le concert de ce célèbre groupe américain de Pittsburgh,
issu du revival garage des années 80, n'a été annoncé qu'au dernier
moment. En conséquence, et contrairement aux Fuzztones qui quelques jours plus
tôt avait fait salle comble, il n'y avait qu'une vingtaine de personnes pour les
applaudir. Cette faible assistance n'a pas du tout découragé les Cynics et leur
charismatique chanteur Michael Kastelic - également boss
du respecté label Get Hip - qui remerciera même les "kids" - c'est
toujours bien de sous-estimer largement une moyenne d'âge - d'être venus un
lundi soir. Beaucoup, beaucoup d'énergie au
rendez-vous dans le set des Cynics: les titres s'enchaînent magnifiquement et le
groupe parvient à mettre tout le monde à l'aise et de bonne humeur en un clin
d'oeil. L'expérience et l'enthousiasme qui émanent de ces musiciens est
incontestable et les fans comme les curieux se mettent à
bouger presque inconsciemment sous les sourires appuyés de quelques
spectatrices anglophones assises sur une banquette et qu'on suppose proches du
groupe... Au final un bon petit concert dégageant une
sorte de classe à l'italienne, qu'on ne retrouve pas toujours sur les
disques du groupe mais qui en concert est tout à fait frappante. Nico.
Volt, Le
Triptyque, Paris, 17.10.03:
Photos
On attendait cette soirée avec impatience: d'abord pour le plaisir de revoir Volt et ensuite pour la découverte de cette nouvelle salle parisienne qu'est le Triptyque. Aménagé dans une ancienne imprimerie, le lieu est des plus agréables: en bas d'un grand escalier on se retrouve dans un large espace en L avec plusieurs canapés, puis en poursuivant sur la gauche, on tombe (comme par hasard!) sur le bar puis sur la salle de spectacle avec une belle petite scène au fond. L'accueil est sympa même si l'endroit semble tout de même un peu plus adapté à des soirées DJs qu'à des concerts de rock. En tout cas Volt est là. Fin prêt. Comme pour les précédents concerts du groupe parisien, c'est Lili qui entame le set, toute seule. Dans le même temps, Jack et FX plongent progressivement corps et esprits dans le grand bain sombre et inquiétant de leur musique pour mieux nous y attirer plus tard...Ce début de concert est impressionant: Lili nous prend par le col et nous secoue. Elle nous interpelle, rape sa guitare contre nos oreilles tout en nous chuchotant inlassablement ses comptines nocturnes avec une énergie presque tétanisante. On laisse l'insouciance au coin de la rue et on descend vers le grand nulle part. FX synthétise: plus possible d'échapper aux ondes. Blondes ou brunes, voilà que ça coule. Un claquement et Jack prend le micro. Fausse nonchalance ou mysticisme tranquille, il se fraye une voix dans le fracas electro-punk: classe mais désespérée. L'anxiété se déverse dans un torrent de danses frénétiques, d'éclairs de violence et de joie non contenue. Le micro se porte haut mais le bassin vibre. FX fulmine, grille, fulmine et en vient à me balancer une bouteille de Coke à moitié pleine en pleine tronche. No offense mais ce soir c'est lunettes noires. On n'est pas là pour caresser l'auditoire. Pourtant les charmes du groupe sont indéniables et les jambes se mettent à frétiller comme des poissons fraîchement pêchés. C'est que tout cela est frais: pas de références surlignées, un respect appuyé pour les parrains - belle reprise de "Cloud 149" de Pere Ubu - mais aussi une envie dévorante de briller dans le noir, boots au plancher et nez au ciel. Puss'n'boots. Grand concert. Nico.
The Chinese Stars + Sightings, Instants Chavirés, Montreuil, 15.10.03:
Affiche de choc pour cette soirée avec deux groupes américains qui travaillent chacun leur propre idée d'un rock bruitiste et sans oeillères. D'abord les Sightings de Providence, signés sur le fameux label Load et adeptes des destructurations les plus totales. Longeant inlassablement les frontières de l'audible et cultivant un minimalisme de forcenés, ce groupe déforme à l'infini la simplicité d'un trio rock'n'roll en mille disgressions agressantes, rythmes haletants, basse bastonnée, batterie déchitée et guitare successivement sous-exploitée puis sur-exploitée. Ce côté expérimental et improvisé les a amenés à être rapprochés de temps à autre de Neubauten mais ce qui reste surtout par delà cette fureur industrielle si urbaine, c'est le talent et l'énergie de ces musiciens si heureux d'exprimer leur liberté créatrice avec toute l'amplitude qu'ils souhaitent. Suite à ce set en forme d'introduction délicieusement déviante, déboulent les Chinese Stars qui, comme son nom ne l'indique pas, sont de Chicago et se sont formés sur les cendres d'Arab on Radar (on retrouve le chanteur et le batteur) et dont le bassiste est un ex-Six Finger Satellite. Plus accessibles que les Sightings, le groupe développe même par delà le fracas d'instruments poussés à bout, une sorte de groove hypnotique né d'une obssession pour la répétition. On pourrait même se risquer à dire que les Chinese Stars nous livrent ainsi leur vision d'un funk-punk bruyant, destructuré et sans consession, continuellement sur la brèche et au final largement plus convaincant que tous les Rapture du moment. Nico.
The Fuzztones + Pleasure
Beach, Nouveau Casino, Paris, 13.10.03:
Photos
Après les Seeds au Café de la Danse en juin et Hoggboy + Anteenagers MC au
Glaz’art en septembre, direction le Nouveau Casino pour cette
troisième
édition des soirées Gloria. Belle affluence pour un lundi, la salle est bien
remplie sans pour autant être bourrée à craquer. Bref, y’a du monde mais on va
quand même avoir de la place pour s’amuser!
Juste le temps de taper la discute avec Albert, Ramon et Les Dragueurs et c’est
Pleasure Beach qui débarque sur scène. Ces jeunes anglais ont bouffé du Deep
Purple et du Led Zep dès le berceau, le look du chanteur et le T-Shirt Atlantic
fièrement arboré par le batteur ne trompent pas. Mais ce sont évidemment avant
tout leurs morceaux qui le prouvent: du rock férocement 70s aux riffs puissants
lorgnant parfois vers le stoner et soutenu par un superbe clavier. Un hommage
aux pères du hard rock et une attirance pour la nouvelle garde du type Nebula.
Pleasure Beach marche sur les traces de Cherry Valence et de Bad Wizard et on ne
s’en plaindra pas. Un set fort sympathique d’une demi-heure malheureusement
boudé par la majorité du public. On reverra Pleasure Beach avec plaisir dans un
contexte plus adapté.
Changement de matos, extinction des feux, les cinq Fuzztones
se pointent et
c’est parti pour une rasade de neo garage 80s par les maîtres du genre s’il vous
plait! En activité depuis 1980 (avec des hauts et des bas, forcément), ils sont
de passage en Europe pour présenter leur nouvel album, « Salt For Zombies » (le
précédent datait tout de même de 1990!). Les bougres sont drolement heureux
d’être à Paris et les deux membres originels, le frontman Rudi Protrudi et
l’oganiste Deb O’Nair ont d’ailleurs une pêche d’enfer. Le public est en liesse,
il faut dire qu’avec deux guitares et une basse Phantom ainsi qu’un orgue Fender
à ses trousses, il serait bien en mal de rester assis!! Pour qui n’aurait jamais
vu ni entendu les Fuzztones, on pourrait les situer à mi-chemin de King Khan et
d’Alice Cooper (ils ne ressemblent donc ni à l’un ni à l’autre):
ils ont le
cheveu plutôt long, le goût du cuir et des ossements, alternent les ambiances
joyeuses et celles d’outre-tombe et surtout, sont là pour vous faire prendre
votre pied! Le groupe passera ainsi en revue une bonne partie de ses classiques,
« 1-2-5 », « She’s Wicked », « In Heat », « Bad News Travel Fast » et j’en passe
ainsi qu’une sélection du dernier LP soit dit en passant uniquement dispo sur
leur site web. Le tout avec un son surfuzzzzzzé
absolument parfait! Evidemment,
on en redemande et ils reviennent pour plusieurs rappels, finissant de nous
achever avec leur superbe cover de
«Strychnine». Une bien belle leçon de
rock n’ roll dont certains poseurs feraient bien de s’inspirer et qui donne
furieusement envie d’aller refaire un tour au fin fond de leur carrière
discographique (z’ont quand même enregistré avec Screamin’ Jay Hawkins à leurs
débuts!). LL.
Boyz Revenge Show, Café de la Danse, Paris, 23.09.03:
Pour fêter la sortie de leur compilation "Boyz Revenge" (comme son nom l'indique une compile de mecs en réponse à leur sortie précédente, "Toxic Girls", qui avait été exclusivement composée par des musciennes), le crew
Tsunami Addiction - qui rassemble tout un ensemble de groupes et d'artistes parisiens trafiquant et mélangeant allègrement electro, pop et hip-hop - a eu la bonne idée de squatter le Café de la Danse. Tous les groupes présents sur la compilation
étaient donc invités à faire chacun un mini-set. Ce genre de soirée aurait pu vite devenir lassante mais Tsunami Addiction avait pensé à tout, y compris à un maître de cérémonie pour nous faire rire entre les groupes et pour présenter chacun des musciens. Ce M.C, c'était
Tekilatex (membre du groupe TTC), et ses interventions - diffusées sur grand écran - étaient tout simplement hilarantes, quelque part entre John Cleese et Edouard Baer. Côté musique, beaucoup de bonnes choses également, même s'il serait difficile ici de tout détailler. Quand nous arrivons dans la salle, le jeune duo
One-Two - que j'avais déjà bien apprécié lors de leur concert à l'Espace Confluences - distille son electro-pop enthousiaste qui ne déplairait pas à nos chers Dum Dum Boys. C'est ensuite au tour
d'O Dot (O.Lamm) et de ses expérimentations electro très Warp-iennes, qu'il poussera même jusqu'à accompagner de sa voix, chose bien rare semble t-il. Dans une veine un peu similaire, quoiqu'aux accents un peu plus techno, signalons également
Hypo et les dDamage, duo qui comprend notamment le talentueux
Boulder dDash qui a fait un set d'electro-pop hyper saturée qui avait tout pour plaire aux fans de My Bloody Valentine. Les rockers n'étaient pas en reste non plus avec
Davide Balula et leur pop à fleur de peau, tendue comme un fil d'équilibriste. N'oublions pas non plus le rock sombre et froid de
Darmstadt. Enfin impossible de passer à côté du set electro/hip hop de
Para One et Tacteel, diablement accrocheur, et de celui de
Language Computer, également bien remuant. Au final une bien bonne initiative et une très agréable soirée par un crew
dont je vous encourage à suivre les productions. Nico.
Hoggboy + Anteenagers M.C, Glazart, Paris, 20.09.03:
Dans la belle petite salle du Glazart, les petits nageurs parisiens ne mettent pas de temps à monter sur scène. Ils n'ont ni bonnets de bain ni serviettes et on a donc eu le droit à cette scène cocasse où les deux guitaristes Nicus et Manu rapent leurs instruments comme jamais et suent dans le même temps à grosses gouttes comme des gamins qui mettent toutes leurs forces dans un match de foot. Laurent, le batteur/chanteur, orchestre cette petite troupe qui
dégage autant de classe - quelle fierté discrète dans la posture bien droite du bassiste Junior...- que d'insouciance en délivrant leurs pépites sous influences post punk et
soul. Le set est joliment ficelé et le groupe créée assez miraculeusement cette tension si différente de la majorité des combos garage punk de l'Hexagone. Ceci s'explique peut-être par la qualité des compos, soigneusement travaillées, joliment déviantes des "canons en vigueur" et jouées avec
un enthousiasme communicatif qui tient autant de l'artisan scrupuleux que du savant
fou. La nouvelle chanson du set, "Les Conformistes", en sera la preuve éclatante. Après ce concert en forme de cadeau, l'arrivée de ces têtes à claques des
Hoggboy sonne comme un vrai cafouillage sonore. Après avoir balançé pompeusement le seul titre à peu près percutant de leur premier album, ce jeune groupe de Sheffield enchaîne sur un slow des plus mauvais qui ne fait que mettre en évidence la voix de cabot de leur chanteur. Au bout de cinq chansons, je lâche leur set. Donnez moi un break les gars, on ne peut pas être suiveurs et se la jouer comme des pisteurs!
Nico.
The Stooges + AS Dragon, Bol d’Or, Magny Cours, 13.09.03:
Photos
Les Stooges pour la première fois en France, presque 30 ans après leur extinction, ça valait bien un pélerinage au pays des motards! Le site où se déroule le Bol d’Or est gigantesque. Derrière l’impressionnant circuit se dresse la scène et se succèdent stands à bière, merguez et frites en veux-tu en voilà. Avant d’y parvenir, il aura fallu traverser le camping où des hordes de bikers ont dressé un habitat de fortune pour une nuit ou deux. Paradoxalement, la fouille est inexistante aux abords du site qui est du coup le siège de concours de bruits de moteurs (certains ne semblent être venus là que pour ça) et voit défiler des motos modéle réduit et de l’alcool par bidons. C’est assez apocalyptique mais sociologiquement très surprenant.
AS Dragon ouvre le bal, propulsé en amuse-gueule uniquement par piston. Parce qu’il faut bien reconnaitre que ces jeunes n’ont pas inventé grand-chose. Ils ont certes quelques chansonnettes psyché pas dégueu, par moment presque entrainantes, mais l’ensemble vire trop souvent early 80s et devient vite ennuyeux. Leur prestation en première partie des Seeds quelques mois plus tôt au Café de la Danse n’était pourtant pas déplaisante mais dans cet autre monde et qui plus est en plein air, ils font plutôt l’effet d’intrus entrés par la fenêtre.
La foule devient compacte et après une courte attente, les Stooges
débarquent enfin. A partir de ce moment, l’objectif consiste à rester concentré et profiter du show sans se prendre un biker fin bourré de 120 kilos sur la tête. Ce qui n’est pas chose facile car ils pululent. Les bougres ne sont ni méchants ni agressifs, juste un peu lourds, au sens propre comme au figuré. Ron, Scott et Mike Watt (en lieu et place de Dave Alexander, overdosé il y a 25 ans) entrent en scène suivi par Iggy qui déboule comme un lapin, torse nu dans un un jean étroit comme à son habitude. "Loose" et "Down On The Street" qui ouvrent l’album "Funhouse" font office d’intro tranquille, tout le monde se chauffe pour être au maximum. Les frères Asheton ont pris du bide et sont statiques comme des poteaux mais ils domptent manifestement aussi bien leurs instruments qu’à l’époque, le son de guitare particulièrement incisif de Ron faisant vite oublier les Trolls, groupe de scène actuel de l’Iguane, formé de gus parfois vraiment trop bucherons sur les bords. Après cet apéro, Iggy annonce la couleur : "We are the motherfuckin’ Stooges, we are fuckin’ happy to be here!". Et c’est parti pour une
tornade électrique de rock n’ roll. "1969", morceau fondateur, débute et Iggy semble de nouveau avoir 22 ans, prêt à enchaîner la quasi-intégralité des 2 premiers albums des Stooges. Les classiques bien sûr, parmi lesquels "I Wanna Be Your Dog", "TV Eye" (en version longue), "No Fun" ou encore "Dirt", stoppé en plein élan car la sécu refuse de faire monter le public sur scène alors que le groupe vient de l’y inviter et repris de plus belle par Iggy avec un jeune sosie à ses côtés. Ce qui rappelle les passages de son autobiographie "I Need More" dans lesquels il explique comment les Stooges tentaient à l’époque de briser la barrière entre scène et public à chaque concert en communiant d’une manière ou d’une autre. On a également droit à des morceaux plus rarement joués comme "1970" au cours duquel Steven MacKay, le sax d’origine, fait son apparition,
"Funhouse", véritable sommet du show, sur lequel il se lâche complètement et qui finit dans un ouragan free
jazz, "Not Right" ou "Little Doll". "Skull Ring", extrait du nouvel album particulièrement réussi de l’Iguane, fait un peu figure d’intrus, bien que porté par le sax de MacKay. On aurait préféré l’excellent "Little Electric Chair". Cette orgie de rock n’ roll se termine avec la reprise d’ "I Wanna Be Your Dog" et d’un coup d’un seul, c’est fini, plus personne suc scène.
Une fin abrupte, sans rappel, bien adaptée à l’ambiance de fin du monde qui règne alors que les lumières se
rallument.
Plus de 30 ans après, le son des Stooges n’a pas pris une ride, il est même encore en avance sur son temps. Alors après une telle baffe, regarder des motos qui semblent faire des tours de périph’ ne fait pas grande impression! On s’éloigne donc du site la tête encore dans les nuages en se disant qu’on vient de voir
un de ces concerts qui restera dans les annales. LL.
Guther + Lollobrigida, KSET, Zagreb, 12.09.03:
Par Crokoums Tétoums
Premier concert de la rentrée au KSET, chouette petit club installé au pied d’immeubles universitaires pas loin du centre-ville, bien parti pour assurer cette année encore une des meilleures programmations de la place zagréboise.
La première partie est assurée par Lollobrigida. Derrière ce nom coquin se cachent deux copines, croates et joyeusement givrées. Elles déboulent attifées telles des Yolande Deschiens eighties : cravate, jupe et collants flashy, maquillage criard... déjà, on se marre. Elles offrent une prestation détonnante, à base de machines produisant de l’électropop forte en basse a mi-chemin entre Kraftwerk et New Order, et de textes tragicomiques en croate le plus souvent, avec des touches d’anglais et d’allemand par-ci par-là.
Leur performance, assez proche dans l’esprit des délires de l’impayable Gonzales, fait rire et en même temps révèle de vraies chansons. Rejointes de temps en temps sur scène par une amie, accoutrée de manière encore plus extravagante qu’elles, les Lollobrigida pourraient se tailler un joli succès hors de
Croatie. Mais pour cela, il faudrait qu’elles arrêtent de déconner pendant une minute, ce qui n’est vraisemblablement pas pour demain.
Peu après, c’est une autre fille qui prend le micro pour présenter son groupe :
Guther. Ce duo berlinois vient juste de sortir son premier album
I Know You Know sur le label Morr Music, qui héberge une certaine crème de la pop électronique allemande, entre autres The Notwist et Lali Puna. Julia Guther (voix, ordinateur et claviers) et Berend Intelmann (guitare) sont accompagnés en tournée d’un grand bassiste. Le trio nous présente l’intégralité des chansons de l’album, pièces courtes et très pop chantées d’une voix familière et transparente. On pense beaucoup à Ivy, groupe franco-américain discret qui avait sorti un album remarquable en 1998 (Apartment Life, chez Scratchie Records), et aussi à Stereolab, dont Guther n’a pas cependant le cote expérimental. Des chansons simples et lumineuses, à l’image de la ravissante Julia. Nous sommes conquis, même si la majorite du public semble se foutre royalement du concert. Dur dur de jouer une musique trop délicate, de sortir une flûte à bec pendant une chanson quand le volume sonore du public couvre presque celui de la guitare. Mais ce soir, Guther fait quand même le bonheur de quelques uns. On pourrait très bien se passer de leur musique légère comme une plume et pas révolutionnaire pour un centime. Pourtant,
I Know You Know s’invite fréquemment sur notre platine ces jours-ci. Mine de rien, on s’attache a Guther...
Cex + Tujiko Nuriko, Guinguette Pirate, Paris, 07.09.03:
La jeune japonaise
Tujiko Nuriko, qui a notamment signé plusieurs disques sur le prestigieux label autrichien Mego, débute la
soirée avec
une pop électronique minimaliste qu'elle tiraille volontairement entre la douceur de sa voix et la vive aigreur
de certains passages bien barrés concoctés par son accolyte sur son ordi
portatif. Ce côté aigre-doux me laisse un peu
dubitatif sur la fin et j'ai un peu de mal à être totalement captivé par ces expérimentations en pointillé dont je ne saisis
probablement pas toutes les subtilités. Sapé comme un cyber-punk gothique et chaussé de platform boots gigantesque,
Cex
n'a pas de mal à se faire repérer en déambulant sur la jonque chinoise. Un de ses potes se place aux platines à l'arrière de
l'embarcation alors que lui rejoint le devant pour entamer son set. Ce jeune artiste de Cleveland est un des fondateurs du
pointu label Tigerbeat6 aux côté de son pote Kid606. Pourtant à la première écoute il semble faire du
hip-hop comme tant d'autres. Oui mais son hip-hop se rapproche plus des chroniques délirantes d'un Sage Francis ou d'un Buck 65 plutôt que d'un
Eminem. Les beats sont finement travaillés, les ambiances aussi et surtout le kid ne tient pas en place et fait vite figure
de
showman de première classe, pas avare d'escalades et de contortions. Il se met le public dans la poche en un tour de
bateau
et envisage bien vite de tous nous amener chez lui. On serait presque
prêt à le suivre tant son ethousiasme débordant
fait plaisir à voir. Bref, ne
manquez pas son petit numéro
quand il reviendra! Nico.
SZIGET FESTIVAL, Budapest, Hongrie, 30.07.03 au 07.08.03
The Rapture + Fancy, Nouveau Casino, Paris, 18.07.03:
Deuxième soirée du festival NY Encore. Je me dis dès le début qu'il va être difficile de faire mieux que l'inoubliable
concert de Liquid Liquid la veille. Fancy monte sur scène. Le jeune groupe parisien est probablement rempli de bonne volonté
mais l'effet de surprise ne fonctionnant plus - c'était déjà la deuxième fois qu'ils arpentaient la scène du Nouveau Casino -
leur funk rock glam et léger n'a pas retenu mon attention bien
longtemps. Les Rapture arrivent ensuite. Le groupe dégage à
l'évidence quelque chose d'enthousiasmant et de dansant. On sent qu'ils veulent faire
bouger toute la salle. Ils se ménagent quelques titres plus vaporeux mais qui
s'avèrent moins fascinants que ceux de leurs amis de Black Dice jouaient quelques jours
plus tôt. Les titres les plus rock sont entraînants pour peu qu'on ne se formalise pas sur la voix très haute de Luke Jenner
et les rythmiques post-punk classiques soigneusement reconstituées comme si on était en 1981. Pourtant on sent que le groupe
est tout à fait capable de transgresser à l'occasion ces sons, agréables mais quelques peu prévisibles, pour obtenir une
texture plus personnelle et plus moderne. Mais on ne parvient jamais à percevoir si ils souhaitent le faire ou non,
le succès dancefloor d'une poignée de leurs titres fonctionnant peut-être comme les sirènes qu'ils devraient plus souvent
ignorer. Nico.
Liquid Liquid, Nouveau Casino, Paris, 17.07.03:
Première soirée du festival NY Encore avec Liquid
Liquid, renommé groupe no wave new-yorkais du début des années 80 de retour
pour quelques concerts aux Etats-Unis et en Europe. On ne savait trop quoi en attendre. Mais ce come-back scénique du groupe
de Richard McGuire venait à point-nommé puisque l'influence du groupe, à l'instar de ESG ou des Contortions, se fait
actuellement de plus en plus forte sur l'actuelle scène rock'n'roll de la Grosse Pomme. On est vite rassuré.
Le funk urbain et tribal des Liquid Liquid n'a rien perdu de son pouvoir hypnotique et Salvatore Principato fait preuve
au micro d'un charme
sud-américain et d'un aplomb qui forcent le respect. On est vite emporté par ce
groove mutant et dansant, jamais daté ni putassier et qu'on peut situé à un croisement très interessant qui est celui du début du hip-hop et du début de l'après-punk.
Une frontière finalement peu explorée de nos jours, ce qui explique peut-être pourquoi la musique de Liquid Liquid reste
aussi passionante. Au final, plus qu'un bon concert: un pur moment de
bonheur. A noter que Richard McGuire est également un illustrateur renommé comme vous pourrrez le constater sur
ce site et sur
le sien. Nico.
Black Dice, Fondation Cartier, Paris, 10.07.03:
Un concert étonnant dans une Fondation Cartier décorée d'après le thème de l'exposition du moment, sur la forêt.
Forêt, Jungle, New York, Black Dice...oui tout est lié. Le groupe entame par des
plissements sonores, des bruissements et finalement un son dévastateur, sale, fort et puissant. On se prend cet hyper-bruitisme en pleine tronche et comme il n'y a
qu'un seul et véritable morceau, il ne faut pas lâcher prise. D'aucuns se bouchent déjà les oreilles ou évacuent la salle au plus vite. Une basse bourdonnante fait son apparition et se calque à mes battements cardiaques.
Un profond malaise...et une étrange fascination s'escriment dans mon esprit. Des bribes de chant planent de temps à autres au dessus de ce fracas, de cette houle nerveuse qui vient se briser sur nos oreilles. Soudain la tempête s'éloigne enfin et le concert prend une tournure plus electro et moins noisy. Le batteur se lance avec soin dans ces élans répétitifs qui
font bouger les corps encore
fragiles. Un concert d'à peine 45 minutes mais une
performance singulière et à vrai dire plutôt
convaincante. Nico.
Groovie Ghoulies + Four Slicks, Gambetta, Paris, 09.07.03:
Quelque mots sur le premier concert des Four Slicks, groupe parisien comprenant Jon Von des Dragueurs, Charlie des Real
Gone Daddies, l'ex-No
Talents Marc à la batterie et un ancien Toltshock à la basse. Un set court mais intense, comprenant une bonne série de reprises (Bill Haley, Righteous Brothers et une quantité de groupes bien moins connus...) et quelques compos énergiques, entre le minimalisme d'un Billy Childish et la fougue des A-Bones.
Charlie est un rocker pur et dur et ce groupe lui donne enfin l'occasion de mettre en avant ses qualités de chanteur - sans avoir à être guitariste en même temps. A suivre. Les
Groovie Ghoulies dans une chaleur tenace, ont ensuite délivré un long set truffés de farces et attrapes, de punk pop enflammé, de reprises surprises, d'apparitions de leur chauffeur au micro ou de dédicaces à leur pote Jon Von. Une fois de plus une très bonne ambiance et un
show bien fun. Nico.
The Seeds + AS Dragon, Café de la Danse, Paris, 24.06.03:
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Sky Saxon était parvenu en ce 24 Juin à transporter son lourd cerveau, son corps entier et même ses cheveux - mi-longs et tout à fait propres - jusqu'à Paris et cette petite salle du Café de la Danse où s'était entassé une foule suant déjà de mille gouttes avant même son arrivée sur scène. Dans cette moiteur, nous attendimes le Saxon.
AS Dragon s'était mis en tête de nous faire patientier. Oui mais là ce gros synthé 80's, c'est quand même pas pour faire une reprise de Tears For Fears? Ah, vous me rassurez. Cela dit, j'aurais largement préféré boire quelques litres d'eau à ce moment là. Plutôt que de regarder cette chanteuse qui semblait vouloir faire son aérobic devant nous avec sa belle serviette blanche autour du cou. Sky arriva. Maigre. Maigre mais souriant. Son groupe de
jeunes garageux semble confiant. On apprendra plus tard qu'il comprenait en particulier un ancien des Bomboras.
Sieur Saxon semble parfaitement ravi de ce concert et attaque sans plus
tarder. "No Escape" était la première chanson, il me semble. Oui. Plus possible de s'évader ni de fermer les yeux, les Seeds sont là. Version 2003 mais ils sont là et "ça joue"!! Rackam à côté de moi ne tient plus en place. Sur "Can't seem to make you mine", les frémissemennts du public sont plus que perceptibles, les visages s'irradient de bonheur.
J'en rajoute à peine. Un bonheur simple: voir (ou revoir) un groupe que l'on a
aimé, écouté, attendu. Depuis longtemps ou depuis peu. Et qu'on apprécie
encore sans pour autant en attendre rien de particulier au jour d'aujourd'hui. Et pourtant. "Nobody spoil my fun", "Try to Understand", "Up in her room"...les classiques s'enchaînent et le son est bon. Saxon est en place, sa voix est fatiguée mais derrière les façades du temps, on sent que l'esprit du groupe
est toujours là. "Pushing Too Hard" et il est à terre. Allongé. Cadence infernale et concert surchauffé mais notre homme a résisté et brillé, soutenu par
un groupe aussi discret qu'exemplaire. Bravo, quelle belle suprise. Bratch a les yeux plein d'étoiles en sortant. On est tous un peu sonnés, Pépé Saxon tient la forme, les blasés et les cyniques en ont eu pour leur compte. Une belle surprise, ah oui vraiment. On n'oubliera pas.
Nico.
Cheikah Rimitti, Académie Nationale des Arts et du Cirque, St Denis, 20.06.03:
Nouveau rendez-vous avec la mamie du raï, l'immense Cheikah
Rimitti, à l'occasion du festival "l'Algérie au Coeur". Une fois de plus, elle joue au fin fond d'une banlieue. Mais on n'est jamais déçu. En l'occurence, le lieu est un immense chapiteau (une hauteur de "plafond" impressionante) et la configuration arène/gradins circulaires donnent une étrange première impression. A vrai dire on est ravis. On a un bon feeling sur ce concert, on l'attend avec impatience! Direction la buvette, dans un premier temps, pour nous désaltérer et goûter les excellentes patisseries traditionnelles préparées par les organisateurs. Et puis pendant la première partie - MBS, un jeune artiste rap/R&B - nous passons au stand "calligraphie" qui valait vraiment le détour. Puis de nouveau l'arène ou cette chère Rimitti fait ensuite son apparition, dans une magnifique robe et avec un sourire resplendissant comme à son habitude. Par rapport à son dernier concert "parisien", elle joue cette fois avec une formation plus "moderne" qui comprend entre autres synthé et basse électrique. Pour autant,
sa musique n'en a rien perdu de son enivrante richesse. Et si elle s'asseoit de temps à autre pour prendre une pause, la Rimitti, malgré son grand âge n'hésite pas à ébouillanter la salle par ses
bonds en avant énergiques, ses mouvements de bras enthousiastes (en particulier avec son grand tambourin) et ses quelques pas de danse si élégants qu'elle nous offre rien que pour nos yeux à l'occasion.
Son bonheur sur scène est celui de toute une vie. Tout ce qu'on souhaite c'est le vivre aussi intensément qu'elle, avec elle, devant elle, à ses côtés. Tout un show. Vraiment.
Suivez-la, ne la manquez plus. Ce n'est même plus une question d'aimer le raï ou pas, c'est juste reconnaître et fêter le talent d'une artiste majeure.
Nico.
Erase Errata + Ex Models + Fancy + DVLAGADAM, Nouveau Casino, Paris, 19.06.03:
Nouvelle édition des soirées Sonic Mook à l'occasion de la sortie de la compilation "Hot Shit". En première partie, les français de
DVLAGADAM, dans un style punk crasseux à la Blues Explosion des débuts, ne m'ont pas laissé un souvenir impérissable: des compos un peu vertes et monotones dans lesquelles l'étincelle a encore du mal à poindre. Cela dit, ils nous changent de Flytrap, abonnés à ce genre d'ouvertures depuis un moment déjà. Suit ensuite
Fancy un nouveau groupe parisien qui, semble t-il, est déjà très attendu par nombre de maisons de disques...Au vu de leur jeune âge, c'est vrai qu'ils ont un petit numéro bien en place: un chanteur aux allures androgynes, à la voix haute et à l'afro expansive, un guitariste gaucher et virtuose sapé comme un groom, un bassiste carré en polo, un batteur débordant d'énergie...et une musique hard-rock/glam aux touches funk-pop. Si l'on tient compte en plus des déambulations nerveuses et plutôt drôles du chanteur, on obtient un
groupe léger, amusant, pas dénué de talent mais un peu difficile à prendre au sérieux - et à ne pas oublier en
24h...Dans un style complètement différent déboulent ensuite les Ex Models de New York. Toutes guitares dehors, ce groupe - qui prend toute son ampleur sur scène - dispose de l'agressivité d'un Dillinger Escape Plan couplé à une apreté no-wave et un chant suraigü d'agité du bocal. L'ensemble de leur set est très acéré,
tranchant comme couteau de boucher fraîchement aiguisé. Bienvenue dans la soirée
coupe-gorge. Les Ex Models opèrent avec précision et rapidité et on sort de leur show tout ébouriffé, comme après une frénétique série de galipettes improvisées. Les filles
d'Erase Errata prennent le relais et offrent une fois de plus un concert de grande qualité. La guitariste dispose d'un son coupant et rapeux comme les meilleurs groupes post-punk du début des 80's mais la bassiste, impressionante, est loin de dupliquer des plans funk comme beaucoup le font actuellement. Perpétuellement dans un équilibre trouble et instable, le groupe est emmené avec une douceur de femme-enfant par
une chanteuse qui va même jusqu'à autoriser, si nécessaire, une partie du public à rentrer chez eux pour qu'ils ne loupent pas leur dernier métro!!
N'allez pas croire pour autant qu'Erase Errata s'est donné à moitié. Leur show est bien rôdé, les enchaînements sont parfaits et le public s'est vite retrouvé captivé par ces chansons en forme d'aiguilles parmi lesquelles beaucoup auront reconnu le célèbre "Tongue Tied" (extrait de leur premier album "Other Animals") et d'autres, peut-être, de leur nouvel album "At Crystal Palace" qui sort sur Mute cet automne. Une bonne soirée.
Nico.
Kabu Ki Buddah + Kimmo, Guinguette Pirate, Paris, 12.06.03:
Kimmo est un nouveau groupe pop-noise parisien formé par des anciens des groupes Pregnant, Hole Process et Trivia. Leur set m'a fait bonne impression: une
ambiance confinée, entrecoupée de passages "libérateurs" et bruitistes accompagnent les chansons, entonnées pour la plupart par une chanteuse a la sensibilité à fleur de peau et dont le timbre de voix n'est pas sans rappeler celui de Björk. Musicalement pourtant on pense plutôt à Blonde Redhead ou My Own pour ces compos sur le fil du rasoir. Pour autant le groupe ne semble pas s'enfermer comme beaucoup d'autres dans des spirales dépressives et les interventions du guitariste ou de la chanteuse sont souvent empreintes d'autant d'humour que d'enthousiasme. Bref, une première partie de grande qualité et un
groupe prometteur qu'il va falloir suivre de près. Vient ensuite le trio en jogging orange flashy qu'on attendait tous: les lyonnais de
Kabu Ki Buddah. Le groupe se compose d'un batteur - qui à l'occasion délaisse ses baguettes pour un trombone qu'il manie avec une énergie assez débordante pour friser fréquemment les têtes des premiers rangs - d'un bassite/chanteur et d'une violoncelliste/chanteuse/claviériste.
Pas avare de syncopes ni d'humour les Kabu ont un charme
fou: leur bonne humeur communicative nous incite à nous plonger tête la première dans un univers loufoque que ne renierait pas les grands NoMeansNo. Leur formation originale les situe à mille lieux des lieux communs du noise-punk et leurs textes, probablement nés de délires de charcutiers, les distinguent encore plus de la masse des groupes français qui ne font que répliquer ou adapter des formules et des sonorités captées ailleurs.
Kabu est unique. Leurs chorégraphies sont également hilarantes et leur donnent pratiquement des faux airs d'athlètes tchèques en goguette débarqués à Paris avec un superbe et aveuglant optimisme. Les Kabu ont également un sens de la répartie et de l'auto-dérision leur permettant de combler avec tact n'importe quel contre-temps technique qui les amèneraient à se retrouver nez à la foule dans un silence accusateur. Enfin les Kabu sont à même de remporter l'adhésion du plus récalcitrant des spectateurs, du plus blasé des rock-critics avec
quelques reprises incendiaires et très personnelles de succès populaires bien connus reperés par leurs oreilles averties en écoutant Autoroute FM. On citera outre leur réinterprétation courageuse du "I will survive" de Gloria Gaynor, leurs reprises de "Can't get you out of my head" de Kilie Minogue, du tango de Shakira ou encore leur superbe medley final dans lequel on a pu reconnaître autant "Ride On Time" de Black Box que "Move It" de Buckethead....que du costaud, que du finaud, que du rigolo! Ne le cachons pas plus longtemps:
ce groupe est drôle, surpenant et surtout ce groupe est bon. Longue vie à Kabu Ki Buddah!!
Nico.
Queens of the Stone Age + Sparta, Elysée Montmartre, Paris, 10.06.03:
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Première des deux soirées des QOTSA à l'Elysée. La salle est loin d'être remplie quand les texans de
Sparta attaquent leur set. Ce groupe formé d'ex-At The Drive In - tout comme les Mars Volta, que je leur préfère largement - joue une sorte d'emo-rock mal fagoté et sans relief. Les chansons sont plates et s'enchaînent mollement. Mais allons à l'essentiel: ce
fameux moment où les Queens débarquent devant une salle désormais comble. Dès les premiers titres, on reconnaît la patte QOTSA, le son étant de plus excellent. Le groupe a considérablement progressé au fil des années et leur set d'un peu plus d'une heure a permis de constater l'étendue de leur talent.
Les chansons de l'album "Songs for the deaf" résonent comme des brulôts imparables sur lesquels
le charisme de Josh Homme et Nick Oliveri rayonne pleinement. On notera également le talent éclatant du second guitariste,
un ex-Perfect Circle. Le groupe sait également ménager des moments calmes, des ambiances quasi-psychédéliques et de courtes improvisations qui font figure de respirations tout à fait bienvenues. On n'oubliera pas de mentionner la participation sur de nombreux titres de Mark Lanegan, ex-Screaming Trees et dont la voix eraillé à la Tom Waits apporte indéniablement un plus à l'univers déjà captivant des Queens. Au final un concert rock de grande qualité par un groupe capable de produire une musique bien à lui, entre hard rock à la Sabbath, punk à la Dwarves, pop anglaise
raffinée et metal à la Melvins. Un dérivé unique,
passionant et en perpétuelle construction.
Nico.
Crash Normal + Flytrap + The Cool Jerks, Espace B, Paris, 01.06.03:
Chaleur étouffante comme d'habitude dans ce petit bar du 19ième où l'asso Les barrocks programme la plupart de ses concerts ces derniers mois.
Crash Normal de Paris (et non plus de Strasbourg, ils ont tenu à le préciser!) nous attaque à la fraîche d'un
punk rock acéré lignée Pussy Galore/early JSBX avec quelques pointes d'electronique -
quand l'ordi portable répond présent - et une hargne affichée dès le début du set. Pas de doute, ça arrache bien, on regrettera simplement une deuxième partie de set un peu moins convaincante avec en particulier une chanteuse pas encore au point. Cela dit du lion à l'apéro, on ne pouvait dire non et ça a fait son petit effet. Flytrap enchaîne ensuite pour un long set mettant une fois de plus en valeur les qualités inconstestables de son batteur et l'acharnement de son chanteur à recréer les ambiances crades et moites des premiers disques de JSBX avec tout en y mélangeant un humour et quelques disgressions bien à eux. Suivent ensuite les
Cool Jerks dans lesquels on retrouve des musiciens s'étant précédemment illustrés
au sein des Neckbones et des Oblivians (Jack Yaber est dans la place!). Du coup on se récolte
un bon show à l'américaine qui rentre dans le mille dès le début: ça joue bien! La "patte" Neckbones est très présente et transporte une atmosphère à la fois décontractée et envahissante comme un groupe blues de bar qui déciderait de sortir de ses gongs pour montrer ce qu'il a réellement dans les tripes. Les titres s'enchaînent mariant allégrement garage, punk, rockabilly et soul tout en ne rechignant pas à quelques occasions à revenir sur une paire de succès des Oblivians ou à reprendre
par exemple le sompteux "For the Love of Ivy" du Gun Glub. Flatté par un accueil chaleureux - c'est le cas de le dire dans cette fournaise qu'était devenu la salle à la fin du concert- le groupe revient dare dare pour un rappel aussi rapide qu'appréciable.
Nico.
White Stripes + Peaches + Whirlwind Heat, Olympia, Paris, 22.05.03:
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Salle bondée pour ce "grand soir" des White Stripes à Paris. En ouverture de rideau,
Whirlwind Heat, potes de Jack White (leur premier album vient de sortir sur son label Third Man) déjà vus à l'Elysée Montmartre l'an dernier. Ce trio apprécie les compos destructurées, les coups de sifflets bien stridents entre les oreilles et n'utilise aucune guitare - juste basse/batterie/Moog - pour nous asséner comme des équilibristes frappadingues des
chansons au bord du gouffre, quelque part entre Devo et Brainiac. Un set sans grande surprise et envoyé un peu vite mais je serais curieux de les voir un jour en tête d'affiche. Vient ensuite la délicieuse canadienne
Peaches. On a avit pu la voir il y a déjà quelques temps à la Fondation Cartier avec Gonzales et elle enchaîne les dates en permanence aux
quatre coins de la planète, déclenchant probablement les réactions les plus contrastées. Il faut dire que cette
showgirl dispose d'une provo bien à elle et qui va plus loin que ses excentriques tenues: sur un fond musical electro-garage-punk crado, elle envoit quelques textes bien crus - parfois ouvertement à la limite du mauvais goût comme sur ce "Shake your dicks" où ses deux camarades danseuses n'ont rien oublié dans leur accoutrement scénique... - devant un
public partagé entre l'effarement le plus total (les visages sont explicites!) à l'enthousiasme spontané. Il semblerait que les filles aient plus de facilité à comprendre le discours de la Pêche qui, outre sa volonté affichée de divertir, ne s'asbtient pas en filigrane - et finalement avec une certaine subtilité - de souligner en utilisant le vocable adapté à sa "cible" le machisme de nos société "modernes". Il faut néanmoins remarquer que son set s'est orienté en priorité vers les titres de son prochain album et qu'a priori ceux-ci sont un peu moins "accrocheurs" que ceux de son premier disque. On pourra vérifier ça sur scène probablement à la sortie du dit-disque puisque Peaches les arpentent régulièrement - et pas les plus petites puisqu'elles a également fait la première partie de Björk dernièrement à...Bercy!!. Puis vient enfin le lever de rideau, le fondu enchaîné rouge sur blanc que tout le monde attendait. Comme pour tous ses concert, le duo de Detroit démarre sur les chapeaux de roue et enchaîne magistralement les chansons.
La set-list est d'ailleurs presque parfaite puisque les premiers albums ne sont pas oubliés, ni même certaines Face B de leurs nombreux
singles. On constate que le groupe est plus compact que jamais, plus sûr de lui et cela se traduit autant dans la musique - par exemple les solos de Jack - que dans le chant, Mr White n'ayant plus la moindre hésitation pour chanter - même en franglais - l'excellent "Lafayette Blues". En clair, le groupe semble être parvenu à dompter avec agilité sa nervosité habituelle pour en tirer
un grand show entre tension et attention, quelque part entre "Suzy Lee" et "Seven Nation Army", entre "The Union Forever" et "The Hardest Button to Button". Quelques grands moments du set, en vrac: les toujours sompteuses reprises de "Jolene" (Dolly Parton), "Death Letter" (Son House), le joli "In the cold cold night" chanté par Meg ou encore le tapageur et inoubliable "Screwdriver". Une très belle soirée.
Nico.
Dhafer Youssef, New Morning, Paris, 19.05.03:
Le jeune tunisien Dhafer Youssef dispose d'une certaine prestance et quand il entre en scène avec ses musiciens (dont certains accompagnent d'habitude le trompettiste norvégien Niels Petter Molvaer), il en impose. En le voyant s'asseoir sur un tabouret avec son fûte en cuir noir, on l'aurait plus imaginé empoigner une guitare électrique plutôt qu'un oud qui est pourtant son instrument de prédilection qu'il maîtrise parfaitement. Il est accompagné d'un contrebassiste, d'un batteur et d'un guitariste/bidouilleur. Tout se petit monde s'affère avec beaucoup de soin et un talent évident à
mélanger allègrement musiques orientale, jazz et
electronique. Le guitariste Eivind Aarset démontre beaucoup d'habilité à façonner des ambiances vaporeuses, des chaleurs divaguantes et des ombres fuyantes qui se marient très bien avec le jeu délicat du batteur autant que de celui du bassiste. Et puis Dhafer nous enchante de ces passes de oud inspirées qu'il agrémente à l'occasion d'une voix qui porte et transporte. Il devrait d'ailleurs peut-être s'en servir plus souvent. Quoiqu'il en soit, un
beau concert pour voyager en musique et avec les musiques. Nico.
Bob Log III + Tiki Tiki Bamboos + Jean-Luc Tenia, Nouveau Casino, Paris, 12.05.03:
Ambiance délirium total dès le début de la soirée avec provenance directe du Mans, l'auto-proclamé "meilleur chanteur français du monde",
Jean-Luc Le Ténia. Ce joyeux drille, employé dans la médiathèque de sa ville, tisse des ritournelles folk-punk minimalistes souvent hilarantes sur sa guitare acoustique: il crie son non au "Cannabis", parle du mascara de Laurent Boyer, narre avec humour ses voyages à la montagne et puis passe en revue ses copines, son entourage, son monde de façon cocasse et avec un franc-parler bien à lui. On n'accroche ou pas. Mais ce qui est certain, c'est qu'il n'y a pas que du second degré dans le spectacle de ce grand garçon et qu'il cache bien sa sensibilité sous son évidente divergence
mentale. Suivent ensuite les Tiki Tiki Bamboos, savamment déguisés (perruques, tuniques hawaïennes, décors Tiki, etc.) et qui font bonne impression avec un surf punché doublé d'un véritable jeu de scène. Enfin
Bob Log III débarque pour son - quelque peu prévisible - tour de one-man-band trash. C'est d'ailleurs de plus en plus trash, peut-être parce que le Bob en a un peu sa claque de son propre show et aimerait le pousser encore plus loin? En tout cas pour une fois, il s'est montré tête nue sur scène avant le spectacle et c'était bien la première fois que je le voyais sans son habituel casque. Au final, une soirée bien déjantée plutôt réussie.
Nico.
Division of Laura lee + Turbonegro, Trabendo, Paris, 13.05.03:
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Jour de grève. Du coup la salle est encore peu remplie quand les DOLL, font leur entrée en scène. Prétentieux et arrogants, ces suédois ont une attitude qui a tout pour déplaire. Leur show est plutôt moyen et n'est sauvé que par une petite poignée de chansons post-punk bien roulées - lignée Jesus & Mary Chain - souvent chantées par le bassiste qui n'est heureusement pas aussi désagréable que son collègue guitariste et chanteur principal. Bref, une introduction tout juste correcte pour cette soirée. Les très attendus
Turbonegro font ensuite leur apparition, sapés en jean de la tête au pied, maquillés comme un Kiss version cheapo et parés de quelques accessoires d'excentriques venus du grand Nord. Voilà qui leur donne bien des airs de faux marins/bidasses gays ou
travelos, c'était un peu le but, je suppose. On remarquera tout de même qu'ils n'ont pas forçé sur le côté grandiloquent, se contentant de reprendre certains passages ou dialogues de leurs disques en intro à des moments-clé du set. Un set qui a couvert principalement les trois derniers albums avec
une dominante sur le sombre et très 70's "Apocalypse
Dudes". Les titres de l'album précédent, "Ass Cobra", n'ont rien perdu de leur efficacité punk et le
très glam et frêle guitariste Euroboy s'est montré impressionant
à de nombreuses reprises. Les quelques titres extraits du dernier album "Scandinavian Leather" tiennent aussi la route sans pour autant étonner ou suprendre. Show trash oblige quelques litres de faux-sang sont balançés dans la foule ainsi que des plumes d'oreiller. Un des pogoteurs semblait même avoir été spécialement désigné pour étaler tout ça sur les premiers rangs. Turbonegro fait donc un
come-back sans surprise mais plutôt efficace
(Happy Tom avait particulièrement travaillé les transitions entre les morceaux, avec humour et en français dans le texte!) et ne manquera pas sans doute de gagner autant de fans curieux qu'ils n'en perdra de fans exigeants, peut-être un peu déçus que ces provocateurs ne se renouvellent pas un peu plus.
Nico.
Wire + Sluta Leta, Trabendo, 07.05.03:
Pour fêter ses 5 ans, l'association Büro avait préparé quelques soirées de choix dont la première, la plus rock'n'roll, était ce concert. Peu de monde dans la salle pendant la première partie assurée par les germanophiles de
Sluta Leta qui sont signés sur le renommé label autrichien Mego. Un electro-rock un peu divaguant, variant entre ambient barré et noisy-punk version machines. Rien de très renversant bien que les rares titres chantés - d'une voix brutale et quasi-monocorde - ne sont pas dénués d'intérêt. On retiendra en particulier une reprise particulierement violente
et trafiqué de Sonic Youth, qui n'a pas fait l'unanimité malgré la certaine intensité qu'elle semblait pouvoir dégager au sein de leur set. Quoiqu'il en soit, c'est Colin Newman qui débarque ensuite et
côté intensité, il est champion. Comme pour les concerts du Nouveau Casino et du Ideal Festival à Nantes, il se pointe tout seul sur scène pour un premier titre indus et percutant. Puis les autres musiciens le rejoignent. Le son est là. Le gros son.
Fookin' heavy dancin' sound! Le groupe rentre dans le set, rentre dedans avec une hargne peu commune et d'autant plus saisissante que Bruce Gilbert est complètement statique. La foule devient incandescente, les fans de la première comme de la dernière heure se retrouvent pour un pogo fiévreux.
On se fracasse les épaulettes, on s'écrase les lunettes, on balance le portable dans la cuvette! Le bassiste extériorise la rage du groupe tout entier par un rictus troublant digne des plus féroces serial killers. Pratiquement
tous les titres du nouvel album passent le cap de la scène en rugissant sauvagement et les anciens "standards" sont loin de miauler tranquillement
dans un coin: ils percutent toujours! Le groupe assure jusqu'au bout avec une classe dont il a le secret;
Wire est de retour, qu'on se le dise! Nico.
Jackie-O Motherfucker + This Melodramatic Sauna, Le Blockhaus, Nantes, 26.04.03:
Entrée en matière au Blockhaus (une salle qui, comme son nom l'indique, ne fait pas dans le plâtre et la tuile) avec
This Melodramatic Sauna, projet solo de Djonathan Seilman, déjà impliqué dans HK Quintet, groupe r'n'r qui percute depuis quelques années sur la scène nantaise. Il alterne chansons courtes et claires à la guitare sèche, et ambiances post-rock expérimentales à base de boucles de guitare, sax ou accordéon. Un compère l'accompagne en arrière-cuisine (theremin, basse jouée à l'archet...).
TMS, des jeunes à suivre...Jackie-O Motherfucker est un collectif Américo-Canadien basé à Portland (Oregon) qui, paraît-il, regroupe une vingtaine de musiciens. Ce soir à Nantes, ils sont six : trois garçons et trois filles, dont une batteuse ravissante. Entre leurs mains, des machines, des guitares, une flûte.
La musique part d'emblée dans des contrées rarement explorées. Le chanteur marmonne un discours continu,
sorte de matière vocale malléable à volonté de laquelle émergent parfois quelques mots compréhensibles. La matière musicale, elle, est complexe, lorgnant vers le free-jazz et le rock aérien. Les morceaux s'étirent tous sur plus de 15 minutes, alternant montées trippantes et plages expérimentales qui laissent une grande part à l'improvisation. JOMF déroute constamment, fascine par instants. En cherchant bien quelques affinités, on trouvera que ces
ambiances très cinématographiques sont assez voisines de celles que tissait le Boxhead Ensemble, qui regroupait la crème du post-rock chicagoan, pour la bande originale du film Dutch Harbor en 1997. On ne s'étonnera pas non plus que JOMF soient potes avec Godspeed You! Black Emperor, avec qui ils ont tourné récemment. La dernière demi-heure de concert - de performance ? - se déroule dans une atmosphère torturée. Le chanteur est à genoux, parti très loin dans son délire vocal, les guitares dissonent à souhait, l'électronique n'est plus sous contrôle, notre batteuse préférée se taille
soudainement. Le groupe part dans une longue et effrayante impro, rejoint sur la fin par un jeune du public qui s'installe à la batterie. Après le concert, JOMF joue au DJ et nous sort des disques furieux trouvés sur une planète inconnue ; on danse dans le blockhaus, qui prend par instants des allures d'asile psychiatrique. Mais les gens de JOMF sont contents d'être là apparemment, et c'est dans l'hilarité générale que provoquent nos danses tribales que nous les quittons. La veille au Printemps de Bourges, Jackie-O Motherfucker jouait avant Vincent Delerm.
Y'a des midinettes qui ont dû cauchemarder! Crokous Tetoums
D.A.F +
Millimetric, La Locomotive, 15.04.03:
Le métro s'arrête. Travaux sur la ligne, tout le monde descend. Un peu de marche. En me rendant à la Loco, il me semble soudain apercevoir les deux DAF discutant en allemand à voix haute à la terrasse d'un petit café du quartier.
Réalité? Réalité! La Loco accueille ce soir une foule qui vaut le coup
d'oeil: goths, punks, skins, clubbers, germanophiles, une bonne partie de la Happy Family (qui elle même...) et quelques curieux dont votre serviteur. Qu'est-ce que je connaissais de
D.A.F au moment de ce concert? Peu de chose, je dois bien l'avouer. Si ce n'est une paire de vieilles chansons et le nouvel album, plutôt fascinant pour deux rescapés des 80's sur le retour. Alors quand le duo se
pointe (après une première partie assourdissante et plutot gavante), accompagné d'un batteur - discret -
l'impatience, la curiosité et l'excitation se mélangent comme dans un cocktail improbable pour lequel on a un cependant un a priori nettement positif...Le set commence très fort. Le son est bon et le public exhulte déjà, ça bouge et ça tombe et ça tournoie comme des corbeaux ivres et mon lausz Jer, connaisseur, ne tient plus en place. Boom Boom, Gabi Delgado est survolté, sautant partout avec élégance, surplombant et tenant ce public qui l'attendait tant avec l'énergie du dernier souffle. La peau flasque mais le regard vif, il sue et s'asperge régulièrement d'eau.
Pas un légume. Pas encore! "Der Mussolini" ne se fait pas attendre. "Verschwende deine Jügend" viendra aussi. Tout comme "Sato Sato", "Alle Gegen Alle", etc. Une set liste énooooorme. Un long concert et les paroles sur des panneaux tournants. Il ne semble pas nécessaire de connaître par coeur le dico allemand pour les comprendre même s'il existe quelques belles exceptions comme le superbe "Algorithmus" extrait du dernier album.
Quel show! Quel spectacle, violent, intense, dansant! Soudain en voilà qui montent danser sur scène, voire même faire des pompes! Et alors, pourquoi serait-ce forcément connôté?
DAF est physique, DAF est rythmique, DAF est...joussif! Alles gut. On va boire un verre.
Nico.
Steroid Maximus, Centre Pompidou, Paris, 12.04.03:
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Ca doit sérieusement s'agiter dans le cerveau de JG
Thirlwell. L'homme, surtout connu sous le nom de Foetus, projet solo à dominante industrielle né en 1981, n'est jamais à court de collaborations et de sobriquets divers et variés. Il a ainsi joué avec Lydia Lunch ou Marc Almond sous le nom de Clint Ruin, avec Roli Mosiman (ex Swans) dans Wiseblood, il a formé Baby Zizanie avec Jim Coleman (ex Cop Shoot Cop) pour faire dans l'électronique expérimentale, devient Manorexia quand lui vient une envie d'ambient symphonique et a remixé JSBX, Coil, Nine Inch Nails, Pantera et bien d'autres.
Pour présenter Steroid Maximus, sa dernière création en date que Mike Patton a eu la bonne idée de sortir sur son label Ipecac, Thirlwell avait choisi la grande salle du Centre Pompidou comme l'une des trois étapes de cette courte tournée européenne initiée par le Lieu Unique de
Nantes. C'est qu'il faut avoir un sacré budget pour financer l'orchestre de 18 musiciens qu'il dirige depuis son pupitre, très concentré et sapé bien 70s pour l'occasion. Y figurent notamment le trompettiste Steven Bernstein (Lounge Lizards, Sex Mob) qui a participé à la version studio et a travaillé aux arrangements de cette version live avec le maitre de cérémonie ainsi que Noel Akchoté, guitariste improvisateur hors pair. La fomation fait la part belle aux cuivres (3 trompettes, 2 trombones, 2 altos, 1 clarinette) et est complétée par un violon, un violoncelle, une basse, un clavier, un sampler, des percus, un batteur, une tôle en acier (!), bref ça fait du monde.
On sent que l'interprétations live d'"Ectopia" (du nom de l'album studio) a été minutieusement répétée. Alors que le disque navigue dans des ambiances cinématographiques déjà fort plaisantes mais quelque peu bridées par le son studio, la version symphonique en direct apporte l'énergie que Thirlwell désirait probablement développer alors qu'il ne faisait qu'imaginer Steroid Maximus. Ainsi, en 1h15, l'album est passé en revue, on se croirait tour à tour dans un James Bond, un Hitchcock, un film d'horreur puis de blaxploitation, un univers indiscutablement 70s (les spectres de Lalo Schifrin et de Quincy Jones planent dans la salle) qui lorgne parfois rapidement vers le lyrique voire la samba ou le funky! L'interprétation est majestueuse, le chef d'orchestre connaît sa partition par coeur, ne manquent que les images et on s'y croirait. C'est grandiose, le public (hétérogène s'il en est) est plus que séduit et demande un rappel que le sieur Thirlwell, un brin autiste, finira par honorer, poussé par ses musiciens. Une expéricence inédite comme sait en proposer le Centre Pompidou. Fort, très fort! LL.
Radio 4, L'Olympic, Nantes, 11.04.03:
A un concert de rock'n'roll, quand la musique est bonne, les gens les plus démonstratifs dans le public dodelinent de la tête en rythme ou tapent du pied, voire les deux en même temps. Tout mouvement corporel supplémentaire est réservé aux drilles dont l'organisme et le cerveau sont sous l'emprise totale de l'alcool. Eh oui, depuis la fin des Stone Roses, on avait un peu oublié que le rock peut se conjuguer avec un type de danse plus élaboré que celui du pogo, même si Jon Spencer fait depuis quelques années beaucoup pour remuer les derrières scotchés dans la farine de l'immobilisme le plus scandaleux. Aujourd'hui, c'est
Radio 4, formation de Brooklyn, qui s'assigne pour noble mission la légalisation de la danse à NYC. En tournée, ils sèment la bonne parole en brandissant
ce slogan primitif : "Dance to the Underground!" - qui est aussi le titre d'un des morceaux les plus redoutables de leur récent second album, " Gotham! " (City Slang). Les 5 gars, avec une classe digne du Clash, jouent à Nantes un
set tendu, durant lequel les chansons s'enchaînent sans grand répit
pour un public qui, à son grand bonheur, ne pense bientôt plus à contrôler ses jambes et ses hanches. Chaque chanson est un sommet de groove sauvage, porté par une section rythmique incisive, des guitares au son abrasif à souhait et des voix furieuses qui se mélangent. Pêle-mêle, on pense aux Talking Heads, au Madchester de la fin des années 80, à Wire et Gang Of Four. Mais, laissons-là toutes ces références bêtement nostalgiques : Radio 4, c'est le futur! Un souffle porteur de vraie nouveauté pour le rock.
Get in the dance! Crokous Tetoums
The Roots + K-OS + Jango Jack, Zénith, Paris, 04.04.03:
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Ca faisait un bout de temps qu'on attendait! Enfin un concert de hip hop digne de ce nom à Paris. Et pas des moindres puisque c'est tout bonnement le plus grand groupe de hip hop du moment qui s'est produit ce soir-là au Zénith, en lieu du place du Bataclan, comme quoi musique de qualité et popularité (relative certes) font parfois bon ménage.
La soirée commence bien puisqu'on échappe de justesse à Jango
Jack. Son set vient de se terminer alors que nous pénétrons dans un Zénith déjà bien rempli dont les couloirs les plus sombres sont ce soir peuplés de vendeurs d'herbe et autres cigarettes qui font rire. Bref, selon quelques avis triés sur le volet, on a échappé à du r&b/newjack bien dans l'air du temps et sans intérêt. Ouf, passons...
Suit K-OS, MC canadien dont EMI vient de publier l'album "Exit", pas mal mais pas révolutionnaire. Autant la version studio est un brin énergique et groovy, autant la version live manque de pêche et de préparation. Tandis que notre homme chante plus qu'il ne rappe (ce qui n'est pas un mal), deux guitaristes l'accompagnent dans un style parfois proche du flamenco,
pas dégueu mais vite lassant, surtout quand l'acteur principal quitte la scène pendant 5 minutes au bout de 3 morceaux (sans doute une envie pressante). Seul petit moment sympathique, K-OS parvient à faire chanter "Yesterday" de qui vous savez à un public pourant bigarré qui prouve ainsi qu'il est plus rock que hip hop dans l'âme (allez faire chanter "Penny Lane" au public de NTM!). Et en plus, il change les paroles. C'est plutôt marrant mais pas plus qu'en apéro.
Arrive finalement le clou de la soirée, The Roots! Un long drapeau bleu phosphorescent reprenant la pochette de "Phrenology", leur dernier album en date, se déroule en fond de scène sous les cris d'un public en liesse tout acquis à leur cause. Pas étonnant que les Roots aient la cote, il faut écouter ce "Phrenology" pour s'en rendre compte, c'est incontestablement leur disque le plus innovant et le plus abouti. Ils avaient déjà une bonne longueur d'avance sur leurs camarades et viennent de passer à la vitesse supérieure. Ainsi les Roots apportent une bouffée d'air frais à un public hip hop lassé des morceaux mous du cul et formatés bastonnés par Skyrock (dont de grandes banderoles sont honteusement affichées à gauche de la scène alors que la radio ne joue pas un seul de leurs morceaux, encore une magouille à base de gros $$$). Bref, les deux MCs entrent en scène, soutenus par un backing-band de choix, claviers, guitare, batterie, percus et le fameux bassiste planqué sous sa capuche. C'est aussi ça qui fait le charme et l'originalité des Roots :
du hip hop joué par une formation tout ce qu'il y a de plus rock (je n'ai pas dit n'
roll!). Le show sera constitué de deux parties bien distinctes. Tout d'abord, le collectif balance en masse les morceaux les plus furax de son dernier opus, les enchainements sont impecs,
une énergie assez démente se dégage de tout ça, la salle danse, c'est le pied! On n'échappe pas au tubesque et agréable "The Seed" et à 2-3 tounes plus soft mais toujours de qualité. Puis au bout d'une heure de show intensif, le pote guitariste réquisitionné pour la tournée se retrouve seul en scène pour interpréter quelques morceaux de son répertoire solo, 100% pop-rock. Dix minutes un poil trop longues qui ne dissipent qu'à peine un public attentif (un voisin gratifiera quand même son entourage d'un "Téma le T-Shirt Nirvana du keumé!"). Dans la seconde partie de leur show de haute voltige, les Roots alternent solo de basse, solo de claviers, titres extraits de "Things Fall Apart" (et son inévitable "You Got Me" qu'on a cependant toujours plaisir à écouter) et bouts de reprises
strictly hip hop. La human beat machine se déchaine un peu, l'ensemble est plus confus, c'est juste l'autre face des Roots. D'aucuns regretteront l'absence de morceaux plus anciens au menu et un son moyen.
Pour ma part, j'ai trouvé la soirée parfaite! The Roots, les nouveaux Beastie Boys?
LL.
The Kills, Boule Noire, Paris, 25.03.03:
Après une première partie, une nouvelle fois ennuyeuse à mourir - comme souvent hélas à la Boule Noire - le duo americano-anglais fait irruption sur scène. Rapidement, dès que la boite à rythme - violente et crachante - s'enclenche, on ressent
la nervosité qui parcoure les frêles silhouettes de ces deux blues-rockers en vogue. Une nervosité qui semble être à la source de leur énergie. Le son est fort, aussi fort que les silences que le groupe entretient presque avec professionnalisme - tout comme la chanteuse VV entretient le rythme soutenu de ses allumages de clopes et son look à la Patti Smith. Mais ces artifices "indie", qui ne font qu'agacer les plus blasés
ou ceux qui ne les jugent que sur leur album, ne cachent pas pour autant la réelle intensité Suicide-esque de leur
set. Et ça, ce n'est pas à la portée du premier garage band de passage. Ces deux là se connaissent bien mais se scrutent encore comme au premier jour. Le
moment où ils installent les micros de telle façon qu'ils se font face est d'ailleurs assez ébouriffant. C'est un peu "je te tiens, tu me tiens par le rock'n'roll"...qui rira le premier et passera une bonne soirée? Moi.
"Fuck the people". Nico.
I.D.E.A.L Festival, Le Lieu Unique, Nantes, 22.03.03:
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On n'a pas résisté à l'envie de faire un petit tour à Nantes à l'occasion de ce festival à la programmation très pointue. Notre ami nantais
Crokoums Tetoums nous a réservé un accueil fabuleux qui nous a permis entre autres de découvrir la ville - et même la région - de la plus belle manière possible! Le soir on se dirige donc vers Le Lieu Unique, qui n'est autre qu'une ancienne usine de LU classieusement réaménagée. Un endroit bien spacieux, on ne pouvait guère rêver mieux pour un tel festival. Nous arrivons alors que le doyen
Jean-Jacques Perrey - accompagné de son apprenti et interviewer David Chazam - tient
une sorte de "conférence musicale", concept étrange qui ne m'a pas totamement convaincu. Pourtant le Perrey a bien des choses à raconter, de ses rencontres à son expérience de l'ondioline, instrument préfigurant le fameux Moog. Une introduction légère mais plutôt amusante pour cette soirée prometteuse. En se balandant dans le Lieu Unique, on découvre qu'à l'étage d'autres concerts ont lieu dans une salle un peu plus intimiste, le québecois Maxime Morin alias
Champion a pu y faire entre autres une démonstration fiévreuse de techno minimaliste. En redescendant, on se prend un bon verre de Muscadet au bar - c'est frais, local et pas cher - et on file faire un tour vers le disquaire
Box Helder, situé dans le même batiment et ouvert jusqu'à très tard dans la nuit. Il y a également une foule de stands de disques plus bizarres les uns que les autres dans une grande salle où se côtoient matelas pour flemmards & amateurs de yogas et des écrans télévisés restransmettant en direct les shows de la grande scène. On retrouve alors avec bonheur
Mister Quintron & Miss Pussycat pour un set toujours aussi détonant et inclassable: après un petit spectacle de marionettes hilarant, le Quintron fond sur son orgue à la vitesse de l'éclair et entame dare-dare quelques brûlots R&B/garage pimentés des sons étranges de son "Drum Buddy" maison et des choeurs délicieusement pop de sa compagne Pussycat. Ces deux là ont bel et bien trouvé une recette originale de feel good music!! Après quelques autres arrêts-Muscadet, on découvre le groupe
Tipsy de San Francisco. Beaucoup de monde sur scène: guitariste, percussioniste, batteur, bidouilleurs/machinistes, DJ...Un ensemble très lounge/exotica aux accents cinématographiques, doublé de réminiscences pop/surf et touches electro et surtout une interprétation à l'enthousiasme communicatif. On est tombé sous le charme de ce groupe en roue libre, instrumental mais ni barbant ni rasoir. On a pu rencontrer un peu plus tard leur percussioniste, très cool - à l'image du groupe - et qui nous a gentillement offert un de leurs disques. A suivre! Suite à l'annulation en dernière minute du très attendu Alec Empire, c'est
Candie Hank, artiste allemand également sur le label Digital Hardcore qui le remplace. Et là c'est la grosse déception de la soirée. Autant Alec Empire dispose d'une présence et d'une énergie scénique qui peuvent transcender ses morceaux, autant Candie Hank dispose de morceaux techno/blurp/hip/hop/slurp ennuyeux et son jeu de scène est fatiguant. Bref, un épisode à oublier. On oublia d'ailleurs vite fait vu que c'est ensuite un taré de première classe qui fait son apparition:
Evolution Control Comittee de San Francisco, une sorte de savant fou - lignée Man Or Astro-Man - qui extirpe des sons d'un grille-pain pour inaugurer la "cuisine du futur" et utilise des gants comprenant sur chaque doigt des dés à coudre qui déclenchent chacun des samples différents sur son ordinateur portable...cet entertainer hors-pair s'amusera ainsi autour de samples de Public Enemy, de New Bomb Turks ou de veilles pubs des années 50. Un intermède bien marrant. Enfin,
alors qu'on commence à un peu vaciller sous les effets du produit local, Wire déboule pour un concert
surpuissant. Le son est énorme et la tension est à son comble. Colin Newman est déchaîné et il insuffle un rythme effrené, enchaînant les morceaux avec une rigueur et une force époustouflante et reprenant à l'occasion certains anciens morceaux avec hargne. Il partage d'ailleurs cette détermination avec le furieux bassiste Graham Lewis et le batteur Robert Gotobed n'a pas l'air non plus assoupi...A côté Bruce Gilbert parait un peu statique. Pourtant il reste toujours un excellent guitariste et le son qu'il dégage contribue à permettre à ce groupe de montrer au grand jour qu'il est bel et bien dans une sompteuse phase de renouveau créatif, un souffle long et revigorant. Au final une excellente soirée sonique et éclectique.
Nico.
Cheikha Rimitti, Théâtre Au Fil de l'Eau, Pantin, 21.03.03:
Une belle escapade dans Pantin nocturne fût nécessaire pour trouver le lieu de ce concert, un hangard réaménagé situé sur un sombre quai.
L'accueil s'est révélé tout de suite très chaleureux et une bonne centaine de personnes sont déjà assises sur des gradins quand nous arrivons. Dans l'arrière salle, un bar a été installé à l'improviste (la carte est écrite à la craie sur le mur) et propose moult boissons et de délicieuses patisseries algériennes. Les organisateurs prennent quelques minutes le micro pour nous expliquer- avec raison - qu'il ne fût pas facile de maintenir ce concert compte tenu de la situation actuelle mais qu'ils s'étaient battus juste qu'au bout, avec amateurisme et passion, pour qu'il soit maintenu. Un courage qui fait du bien à entendre, un courage encourageant. Les premiers musiciens de la soirée font une apparition remarquée: il s'agit d'une troupe d'une bonne dizaine de personnes. Ils avancent en ligne et côte à côte directement vers le public. La plupart ont dans les mains des crotales, sorte de castagnettes en métal en forme de 8, qui donnent un rythme d'enfer à leurs danses. Dans le même temps les deux hommes les plus âgés de cette troupe mixte se relaient au tambour, insufflant un côté
complètement tribal à ce spectacle étonnant. Voilà de quoi réveiller les plus léthargiques, on ne pouvait rêver mieux comme première partie à la "mamie du Raï".
Rimitti, qui a plus de 80 ans rappelons-le, entre sur scène dans une
magnifique et épaisse robe blanche aux scintillantes
dorures. Elle porte sur la tête une couronne, un accessoire qui lui donne un air vraiment jeune, ce qu'elle est d'ailleurs sur scène où, bien qu'elle soit désormais assise (hormis quelque bonds très dynamiques à l'occasion), elle
transmet une joie et une énergie quasiment adolescente pour quelqu'un qui a tout de même fait ses débuts en Oranie dans les années 30. Les souffrances de sa jeunesse sont sans doute encore bien vivaces et elle a dû en voir de toutes les couleurs en chantant dans des bars pendant des dizaines d'années avant de pouvoir enfin sortir un disque et de finalement émigrer en France dans les années 1970. Mais quand Rimitti monte sur scène, elle veut faire plaisir à son public, son sourire en est d'emblée une preuve indiscutable. A ses côtés, ses musiciens s'installent discrètement, la plupart jouant de la flûte de roseau (gasba) - un d'entre eux, les jambes croisées et la tête légèrement penchée, joue même avec une nonchalance et une décontraction proprement ahurissante - et d'autres des tambours (gallal) et des percussions (derboukka). La voix de Rimitti impressionne: souvent grave et lancinante, elle inonde les airs,
porte et transporte des textes crus qui réaffirment les fondements rebels du raï originel. La musique est enivrante: rapidement une bonne partie du public descend des gradins pour danser dans la fosse, les femmes lancent de stridents youyous. Le
spectacle est incroyablement dense et intense et il est inutile d'être un spécialiste de cette musique pour être happé par ce tourbillon qui ne manquera pas à l'occasion de laisser reconnaître certains titres du très bel album "Nouar" sorti il y a trois ans. Un concert magnifique. Faute de temps, je n'ai pas pu assister au concert suivant, celui de Bouteiba Sghir, défendeur d'un raï aux sonorités plus modernes mais disposant d'un trompettiste d'un talent certain.
Nico.
Lee Perry & Mad Professor, Elysée-Montmartre, Paris, 20.03.03:
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C'est toujours un plaisir d'aller voir le bon vieux Lee Perry quand il est de passage à Paris. Il faut dire que ces dernières années, cette légende vivante de la scène reggae dub (qui a quand même produit les premiers enregistrements de Bob Marley,
respect) arpentait plutôt la banlieue parisienne et les festivals d'été (on a notamment pu le voir dans d'excellentes prestations à Créteil où il ne voulait plus s'arrêter, à Torcy dévoilant fièrement sa nouvelle coupe orange et à Dour les poches remplies de bonnes choses à fumer!). Ses productions discographiques irrégulières expliquaient probablement la frilosité des tourneurs parisiens (qui ne manquent d'ailleurs pas une occasion d'être frileux...). Cela dit, Lee Perry possède
une base de fans conséquente qui l'a toujours suivi. C'est donc avec un nouvel album sous le bras qu'il investit un Elysée-Montmartre quasi complet. Vu l'odeur, le public qui a fait le déplacement a bien l'intention de faire la fête. Et Lee avec car ce soir, c'est son anniversaire. Notre homme fait son apparition sur scène comme à son habitude, sac en bandoulière (mieux vaut ne rien laisser dans les loges, on ne sait jamais!) et casque bardé de décorations vissé sur le crâne. Je vous passe les bracelets, colliers et autre gri-gri,
c'est un vrai personnage! Au bout de deux morceaux, il présente une baguette ornée de quelques bougies et
la salle entonne un "Happy Birthday" de circonstance. Lee réplique avec un "Thank you my fans!" et agite une bouteille d'Evian : selon ses dires, il ne boirait plus d'alcool et ne fumerait plus! Je demande quand même à voir. Pas de setlist, tout se passe au feeling avec ses musiciens, un bassiste, un batteur et un clavier. Il change même parfois les paroles quand bon lui semble pour coller à l'ambiance de la soirée ou à l'actualité ("No war in France, no war in UK, no war in Jamaica...").
Le public est surexcité, ça fume et ça danse dans tous les coins. On n'attend pas de morceaux en particulier, on est surtout venu pour profiter de l'ambiance bon enfant et des talents
d'entertainer reggae de l'artiste qui sait faire bouger et réagir son public. Il le gratifiera d'ailleurs de deux courts rappels dont l'inévitable "War Inna Babylon", classique devant l'éternel.
Un concert chaleureux dont on regrettera cependant la courte durée
(à peine plus d'1h15, léger pour du reggae) et l'absence de guitariste qui aurait amené un groove supplémentaire non négligeable.
LL.
DJ Spooky/Matthew Shipp/William Parker/Guillermo Brown + Cheikh Lo, Salle Pablo Neruda, Bobigny, 19.03.03:
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Dans le cadre du festival Banlieues Bleues, une belle affiche réunissant en particulier quelques artistes aventureux de la scène jazz/electro/hip-hop new-yorkaise.
Spooky, le "subliminal kid", s'est fait connaître par des projets où il a pu mêler avec brio, lors de mixes ou de compositions, sa sensibilité hip-hop old-school (le kid est en particulier grand fan de Public Enemy) avec le jazz et les musiques expérimentales - ainsi il "affiche" toujours le Lp "John Cage meets Sun Ra" devant ses platines. Ce soir là, il "rencontre" l'impressionant pianiste free-jazz Matthew Shipp qui est accompagné du contrebassiste William Parker et du batteur Guillermo Brown.
Ces trois là se connaissent bien puisqu'ils ont joué ensemble dans le
quartet du célèbre saxophoniste David S.
Ware. Ils sont donc bien en place et tout l'intérêt du concert est de voir évoluer le résultat de cette rencontre, de cette expérimentation live entre des musiciens ravis de sortir des sentiers
battus. Spooky insuffle quelques formes à cette création avec des sonorités urbaines, hip-hop,
breakbeat et toujours une installation vidéo très étudiée. Mais ces formes ont un peu de mal à
se marier avec la locomotive des trois autres qui fonce vers le grand nulle part avec une classe irrésistible: Shipp improvise les yeux fermés avec une dextérité étonnante, Parker tient le rythme avec sérieux et discrétion et Brown fait partager son groove instinctif et naturel, pas si éloigné de celui de Guestlove des Roots. Bref, tout ce petit monde, tatonne un peu, la pente est parfois un peu raide pour les suivre de près mais on atteint un plateau arride
et plutôt fascinant lors du rappel. En deuxième partie de soirée, le célèbre
Cheikh Lô entouré de nombreux musiciens a ouvert une autre voie musicale en mélangeant des sonorités
traditionnelles du Sénégal, du Burkina Faso ou du Mali (réprésentés par de nombreuses
et entêtantes percus) avec d'autres plus modernes (présence d'un synthé) et avec même un
guitariste au toucher très blues. L'ensemble est joyeux, touchant, entraînant et rythmé: en un mot
une excellente surprise qui donne bien envie de se pencher sur le parcours et la discographie du
monsieur. Nico.
Numbers + Exchpoptrue, Mains d'Oeuvres, St-Ouen, 17.03.03:
Malgré sa situation un peu excentrée, Mains d'Oeuvres est un endroit vraiment cool qui outre une petite salle de concert, renferme également de nombreux studios de répétition. Dans l'entrée, un grand espace avec canapés, chaises, tables, point bouffe et bar: une sorte de grand backstage pour tout le monde. C'est donc dans cette ambiance presque
lounge que le public (entrée gratuite pour les filles pour cette soirée "Les Femmes s'en moquent") a pu patienter avant l'arrivée des
Exchpoptrue. Ce duo féminin français se présente en tenue de tennis, maquillé comme des gamines et avec des fausses moustaches très "Village People". A la droite de la scène, un mec est chargé de balancer leurs sons - pas par terre, plutot dans la sono. Leur set se décline sous forme de mini comptines disco-pop anglophones qui donnent lieu à
de petites scènes ou chorégraphies préparées. On pense à Bis et Gene Defcon même si je les trouve bien moins drôles que ces derniers et que leur musique vire parfois dans
une sorte de bouillie gluante et poissante rappelant plus les bouteilles de sodas éventrées des supermarchés bondés que le meilleur de l'electro pop
allemande...bref, je n'ai pas été vraiment convaincu et pour tout dire ça m'a même un peu ennuyé. Heureusement la suite s'est révélée largement plus captivante. Le trio
Numbers de San Francisco a fait une démonstration d'electro-punk-pop robotique de première classe qui de quoi ravir tous les fans de DEVO. D'abord il y a cette grande et ensorcelante chanteuse/batteuse. Indra. C'est elle qui fait le robot. Ou dit-on la robote? En tout cas, son jeu est millimétré, parfaitement en phase avec les courts brûlots
punk automatique du groupe. Ses deux collègues ne sont pas en reste: l'un maltraite son Moog et son synthé-maison pour leur extirper des sons acides et grinçants alors que l'autre lui répond par de légères mais pertinentes interventions à la guitare, travaillant également les aigüs et les sons stridents. Court mais incroyablement percutant, à l'image du désormais fameux "We like having these things",
le set des Numbers a dévoilé un groupe enthousiasmant, entre no-wave et post-punk. A suivre.
Nico.
The Donnas + Melatonine, Boule Noire, Paris, 12.03.03:
Les français de Melatonine, groupe formé entre autres par des anciens de la formation noisy-pop Sommerset, avaient la difficile tâche d'ouvir la soirée. C'était assez épouvantable. Des paroles affligeantes et un son formaté FM (je suppose que c'est ce que beaucoup de médias peu regardants qualifieraient de "pop rock"...) encouragent une partie de la clique de Blutt et moi-même à faire un
repli stratégique vers le bar. Mimant sans doute l'attitude de ses vedettes "alternatives" américaines préférées, la chanteuse
multiplie les poses pour tenter de charmer le gratin des "Directeurs Artistiques", évidemment attirés par un jackpot facile. Quel flair, quel flair. Même plus besoin de faire de casting. Enfin bon, passons, les auditeurs d'Europe 2 vont kiffer, moi c'est vraiment pas mon truc. Depuis leur récent passage chez une major, les Donnas
ont probablement eu le droit à de nouvelles sapes et des jours entiers chez le coiffeur ou dans les instituts de Beauté les plus côtés.
Difficile de reconnaître les gamines qui posaient en grimaçant sur la pochette en noir et blanc de leur premier
album, le plus ramonesque. Non, maintenant elles sont aux petits soins, comme n'importe quel all-girls band TV-pop à la All Saints. So what? Ils serait dommage de s'arrêter à la pochette de leur nouvel album, pour laquelle on semble les avoir convaincues de jouer encore les teenagers alors qu'elles ont probablement largement dépassé le stade des permissions de minuit.
Un constat vient soudain balayer toutes ces considérations finalement bien anodines: sur scène, les Donnas
rockent. Oh sur disque, ça fait déjà quelques années que j'ai un peu lâché l'affaire, cherchant malgré tout à l'occasion les quelques perles que regorgent leurs derniers
albums. Mais on stage, les filles sont à l'aise. Oui leur son est heavy/limite glam-metal mais l'énergie punk rock de leurs débuts est toujours bien présente. Donna R, toujours aussi sexy, reste également une guitariste hors-pair qui, comme d'autres, trouve sa concentration derrière ses cheveux (lesquels virevoltent au gré de ses convulsions soniques). Donna A est une meneuse pleine de peps qui donne au concert un rythme endiablé alors que Donna
F interpelle la foule entre les morceaux contraiement à sa soeur Donna C qui reste relativement discrète derrière sa batterie.
Quelques morceaux-dynamite, comme le "Take it Off" tiré du dernier album, soulèvent le public - finalement peu de teenagers comme aux Etats-Unis - et achèvent cette opération de charme, bien éloignée des premiers singles incendiaires signés
Darrin Rafaelli mais encore assez irrésistible en live. Nico.
Loslichis + Evil Moisture + The Reynols, Instants Chavirés, 08.03.03:
Soirée très attendue dans la cadre du suprenant festival Sonic Protest organisé conjointement par les Instants Chavirés, la boutique Bimbo Tower et le label Textile Records. Une ambiance très agréable dans la salle comme au bar alors que le premier groupe, les mexicains de
Loslichis entrent en scène. D'après ce que j'ai compris, le groupe est à l'orgine un duo basse/guitare mais il était pour l'occasion
accompagné d'un guitariste et d'un clavieriste utilisant un drôle de petit orgue pour le moins intriguant. La sonorité d'ensemble est très acoustique, en forme de grande expérimentation live, les musiciens étant tranquillement assis. Cependant, il faut signaler que
cet aspect acoustique n'est en rien ronflant, l'image qui vient en tête serait plutôt de vieux vautours tournant inlassablement autour de quelques proies déjà fortement desséchées. A noter également qu'ils ont des têtes de satanistes, ils auraient pu jouer dans "Ghost World" dans la fameuse séquence où un couple étrange se fait tirer le portrait sans le savoir. Derrière le nom
d'Evil Moisture se cache un seul homme qui extirpe ensuite des sonorités pour le moins bruyantes et stridantes de pauvres jouets amplifiés. Voilà je crois ce qu'on nomme la musique drone. Ou du moins une de ses formes. Un son très brut qui s'accepte en tant qu'intermède mais qui serait sans doute plus difficile à supporter sur la durée vu la rude épreuve qu'il fait subir à nos pauvres oreilles. Et puis d'un coup la scène s'anime. Le portrait fascinant du légendaire
Miguel Tomassin - qui n'a pu faire le déplacement, pour des raisons de santé je crois - est fièrement accroché derrière la scène. Il s'agit à l'évidence de la source d'inspiration des deux tarés qui débarquent alors et qui forment le groupe argentin
The Reynols, à qui quelques invidus secoués vouent un culte total depuis plusieurs années. Vêtus de panchos et n'ayant bien sûr pas oublié leurs lunettes noires, les deux sud-américains exhibent également une pilosité faciale bien développée et des petites guitares électriques noires. N'importe qui, ne les connaissant pas, aurait pu parier sur un concert de death metal. Mais non.
Les Reynols sont bien plus sombres, bien plus captivants.
Turbonegro à côté paraissent tout sauf mystérieux. Bref, Moncho & Curtis, puisque c'est leur nom lâchent d'emblée des accords improvisés tout en initiant chacun de leur côté, des sortes d'ondulations du corps qui - je suppose - doivent aider à les mettre en transe. Rapidement, tout se déstructure. Plus rien ne ressemble vraiment à des accords et les guitares tombent à terre. Le zozio de droite, sans doute déjà très loin dans l'outer-space, se penche alors pour récupérer quelque chose dans un petit sac de voyage rempli de babioles
(ils en ont chacun un). Et quelle stupéfaction quand il en sort...un numéro de VSD! Provoquant toujours des pertes d'équilibre, notre homme s'est ensuite appliqué avec une maladresse exemplaire à coller sur ce magazine des morceaux de gros scotch gris...Puis à le frapper sur son torse étant donné qu'il cachait sous son pancho, un micro...Dans le même temps, le zozio de gauche avait accroché une corde à un sac en plastique - rempli d'on ne sait trop quoi - qu'il laissait tomber ainsi à intervalle régulier sur sa guitare dans un fracas rempli d'échos. Et ainsi de suite. Toujours plus loin. Alors qu'un DAT de voix caverneuses - des moines? - tourne discrètement en arrière-plan. Au final
une expérience totalement cosmique que je ne suis pas prêt d'oublier
et dont je reviens à peine. Ne donnez jamais de space-suits aux Reynols, laissez-les dans l'outer-space pour toujours et ne les oublions jamais.
Nico.
Sonic Reducer + Sonny Vincent, Espace B, Paris, 02.03.03:
J'ai manqué une bonne partie du concert des Sonic Reducer qui évoluaient déjà à mon arrivée dans une salle étouffante comme d'habitude à l'Espace B. Le groupe parisien ne semble pas avoir lâché ses influences très New-York 70's et il semblait même pour l'occasion avoir voulu se filer de
bonnes vieilles suées punk rock en hommage à la venue de
Sonny. Le résultat est plutôt pas mal même si j'avoue largement préférer le groupe quand il ose ralentir le tempo ou tomber dans des plans quasiment inattendus (je me souviens de l'utilisation réussie d'une flûte traversière lors d'un set sur la regrettée Péniche Makara...). En tout cas Sonic Reducer a bien chauffé la salle. L'impressionnant
Sonny Vincent, ex Testors rappelons-le et véritable légende punk rock new-yorkaise, débarque ensuite avec un backing band de choix comprenant entre autres Ivan Julian (ex Heartbeakers/Voivoids). Dans cette salle, qui parait soudain si miniscule et dans une chaleur de plus en plus fatiguante, le vieux Sonny démontre d'emblée qu'il n'a rien perdu de son énergie.
Le groupe "attaque" ses morceaux avec une rage étonnante. Mais le Monsieur Vincent a besoin de souffler de temps en temps, de s'éponger. Du coup le set est un soupçon décousu et pas bien long. Qu'importe, on est content de les voir, tous autant qu'ils sont, se démener avec passion dans un punk rock'n'roll velu mais jamais pesant. Julian se lancera même dans une reprise de "Blank Generation". Tout est dit, on ressort avec le sourire. Et on l'a encore aujourd'hui le sourire car le Sonny repasse bientot à Paris dans une salle un peu plus adaptée...Nico.
Sole + Grand Buffet, Guinguette Pirate, Paris, 28.02.03:
Ca tombait bien, en ce vendredi soir pluvieux, j'avais envie de commencer le week-end par un bon show hip hop underground comme il se doit. Direction la Guinguette Pirate où je retrouve un public majoritairement blanc, assez jeune, fumeur de spliffs a-go-go et dreadlocké par ci par là. Des gens qui suivent Buck 65, Clouddead, Antipop Consortium et toute la clique Anticon, créateurs d'un hip hop résolument original, descendants des précurseurs oldschool et de Dr Octagon.
Oubliez ce tocard d'Eminem...
La soirée commence avec le duo Grand Buffet qui entre en scène exhibant fièrement le drapeau de son pays, clamant haut et fort sa fierté d'être américain et la grandeur de George Bush. Evidemment, les sifflets ne tardent pas à pleuvoir et leur intro provoc dure tellement qu'on finit même par avoir des doutes qui se dissipent rapidement dès que le show commence. On dirait les
Laurel & Hardy du hip hop, ce n'est pas une performance, c'est un spectacle! Armé de deux micros et d'un discman (on peut difficilement faire moins!), ils enchainent notamment "Murderfuck", "Oh My God You're Wierd" ou "Barbecue Gloves", extraits de leur dernier EP autoproduit, "Cigarette Beach", clairement plus comique qu'engagé. L'ensemble reste minimaliste mais fonctionne bien, les interludes délirants ("Jean-Claude Van Damme was born in Chigaco!") et provocants (Bush, Chirac, Ben Laden etc. en prennent pour leur grade) apportant
le piment nécessaire pour maintenir l'attention du
public.
Après une courte attente arrive Sole, membre fondateur du collectif Anticon, fleuron d'un hip hop de qualité, indépendant, underground et résolument engagé. Avec sa barbe et ses cheveux longs (attachés), il fait plutôt bonne impression. L'homme est accompagné d'un camarade sagement assis en fond de scène, violoncelle électrique bien en main. Quant à lui, il officie derrière un sampler, triturant sa machine, balançant beats oppressants, nappes synthétiques et samples rythmés (jazzy, 70s, musiques de séries TV etc.) bien choisis et efficacement enchaînés . Le tout servi par des lyrics speedés qui donnent à l'ensemble une énergie qui satisfait le public. Sole est visiblement ravi de défendre son récent 2ème album "Selling Live Water" à Paris en cette veille de guerre, n'en finissant pas de remercier la France pour ses positions et ses manifs qui donnent la force aux américains anti-guerre de descendre dans la rue tout en précisant que la majorité du pays n'a jamais voté Bush. On sent que c'est un adepte du slam, il parle et ne manque pas d'arguments,
une courte coupure d'électricité ne l'empêchera pas de continuer à asséner ses lyrics dans une quasi-obscurité. On a entendu dire que l'homme devrait bientôt revenir à Paris,
un show à ne pas manquer! LL.
The Casanovas + The Datsuns, Elysée Montmartre, Paris, 24.02.03:
C'est dans une salle réduite de motié que le premier groupe de la soirée, The Casanovas fait son apparition. Ce trio originaire de Melbourne, a beaucoup fait parler de lui ces derniers temps puisqu'il est la première signature d'Alan McGee (fondateur de Creation et Poptones) sur son nouveau label. Malgré l'aisance du chanteur autant à la guitare qu'au micro, je n'ai pas été convaincu par leur set.
Les compos sont faibles, souvent de pales copies d'AC/DC avec une vieille dose de
pot pourri hard rock humide et daté. Pas de quoi enflammer une salle. Gardant en mémoire, leur set hypra énergique de Septembre dernier à la Boule Noire puis celui, bien moins convaincant qu'ils avaient donné en Décembre au Trabendo, je ne savais trop quoi attendre de cette troisième visite parisienne des
Datsuns - probablement l'un des groupes r'n'r ayant le plus tourné ces derniers mois.
Ces tournées incessantes aux quatre coins du monde semblent avoir consolidé le groupe
néo-zélandais tout en lui enlevant un peu de la fébrilité qui faisait son charme à
l'origine. Car je dois bien dire qu'à part "Lady", "In Love", "Harmonic Generator" ou "Motherfucker from Hell", les autres chansons du groupe ne m'accrochent pas l'oreille aussi bien que celles des D4, qui à mon sens reste largement au dessus...Cela étant dit, les Datsuns m'interessent pour leur énergie, leur présence scénique. Et là, ils jouent incontestablement dans la cour des
grands. Dolf est un frontman bouillant, speed et nerveux qui donne une cadence d'enfer au concert. On en oublie les délires heavy lourdaud ou guitar hero. Les Datsuns ne sont pas qu'une enième caricature du groupe hard rock à la Deep Purple/Led Zep, ils sont une bonne caricature LIVE, vivante, suante, remuante. Une caricature qui sait intégrer des aspects contemporains du rock'n'roll autant que des sonorités garage classiques. Bref, le trait est gros mais l'ensemble n'est pas incohérent et surtout il est sublimé par l'énergie du groupe.
Le symbole de cet énergie étant le soin apporté aux rappels et au
final, qui a vu le chanteur des Casanovas rejoindre les Datsuns. Puis l'un des guitaristes de ces derniers slammer avec un bonheur évident dans la foule. Tant que le groupe se contentera de ces petits plaisirs simples, on pourra compter sur eux pour faire monter autant la température que les décibels.
Nico.
Bad Lieutenants + Gluecifer, Nouveau Casino, Paris, 23.02.03:
Les parisiens des Bad Lieutenants ont entamé la soirée avec un punk rock 77
honnête mais sans éclat. On est loin de la pêche et du brio des meilleurs groupes actuels du genre comme les Stitches ou les Briefs. Sur la fin du set, ils ont invité Hermann Schwartz, ex-guitariste des mythiques Metal Urbain pour une reprise d'"Hysterie Connective". Malheureusement ce qui sonnait comme une bonne idée au départ a
tourné un peu au massacre...Place à
Gluecifer. Je n'avais jamais eu l'occasion de les voir et je dois dire qu'aucun de leurs disques ne m'a véritablement convaincu du début à la fin. Pourtant le groupe s'est révélé bien moins mauvais que ce à quoi je m'attendais. La plus grande suprise étant un certain sens de l'humour et la décontraction dont font preuve ces norvégiens sur scène.
Biff Malibu est un frontman bedonnant mais soyeusement sapé qui semble capable de verser à l'occasion dans l'auto-dérision
et qui sait donner à son groupe les élans et relances nécessaires à un concert solide. Mais c'est surtout
le guitariste Captain Spoon qui étonne par sa vivacité et sa complicité avec
Biff. On comprend vite que ces deux là s'entendent à merveille. Autour de ce duo, le groupe trouve une certaine cohésion. Les compos sont loin d'être toutes aussi accrocheuses et n'évitent pas à l'occasion quelques dérapages hard rock
80's plutôt agaçants. Mais il faut reconnaître au groupe quelques bonnes chansons comme par exemple "Easy Livin" - extrait du dernier album en date - et qui est d'une indéniable efficacité punk'n'roll dans la lignée des New Bomb Turks. Le groupe a même fait une reprise des Only Ones et n'a pas hésité à revenir pour plusieurs rappels, le sourire aux lèvres. Bref, un show finalement assez agréable par
un groupe peut-être beaucoup moins tape-à-l'oeil et prétentieux qu'on pourrait le
croire a priori. Nico.
Boom Bip + Dose One, Centre George Pompidou, Paris, 21.02.03:
Une grande salle bien remplie pour cette affiche qui semble avoir attiré autant des amateurs de musiques électroniques que des
hip-hop headz curieux charmés par les sons déviants et les artistes dérangés de labels comme Anticon, Mush, Def Jux, etc. Le kid de Cincinnatti,
Boom Bip, fait dans un premier temps une apparition aux côtés du rappeur
Dose One. Ce dernier est un personnage fantasque, presque catoonesque, qui parle (et rappe) très vite et d'une voix plutot nasillarde. Après nous avoir entretenu avec humour des problèmes qu'il a rencontré lors de son voyage vers l'Europe (perte de ses bagages en particulier), le voilà qui se met à déambuler sur la grande scène avec une nonchalance qui contraste avec
ses rimes survoltées, très musicales et d'un non-sense travaillé. Boom Bip se charge du son et à le voir se pencher consciencieusement sur ses machines et sa platine, on comprend pourquoi ce hip-hop là se détache de la grande majorité des productions américaines actuelles. En effet, il n'y a
pas d'applatissement commercial, de nivellement
dancefloor, il n'y a que le résultat d'un travail englobant un vaste éventail d'influences de la pop au hip-hop. Cette première partie ne dure qu'environ trente minutes mais elle témoigne nettement d'une certaine agilité de ce duo pour sortir des sentiers battus et de l'indéniable complémentarité de ces deux musiciens. La seconde partie du concert voit Boom Bip revenir avec son groupe comprenant batterie, clavier, basse, guitare, machines...et des projections sur le grand écran situé derrière la scène. La teneur musical de cet autre set, exclusivement instrumental, n'est pas si éloignée du début de la soirée même si elle en accentue certains aspects.
Une musique ample, presque cinématographique et versant à l'occasion dans un étrange psychédélisme. C'est d'ailleurs une dimension qui semble interesser particulierement Boom Bip. On se met ainsi à révasser d'une rencontre entre Syd Barret et DJ Shadow, orchestrée par ce kid iconoclaste qui ne semble pas manquer d'idées. Comme tout psychédélisme qui se cherche, il y a certes des errances, des divaguements, un côté parfois sirupeux mais cette tentative reste originale et n'est pas exempte de
passages sérieusement secoués et habités. A suivre donc.
Nico.
Holy Curse + The BellRays, Nouveau Casino, Paris, 13.02.03:
Photos
Une salle pleine à craquer pour ce concert, ce qui fait bien plaisir. En ouverture, les
Holy Curse, gonflés à bloc ont fait très forte impression. A l'évidence, ils avaient très soigneusement préparé cette première partie et les
titres se sont enchaînés magnifiquement. Outre la qualité des compos, le groupe a trouvé une cohésion et une énergie qui lui permettent aujourd'hui de placer la barre très haut et de
titiller les plus grands noms du high energy rock'n'roll sur leur propre
terrain. La reprise des Stooges à la fin du set avait d'ailleurs de quoi renvoyer les apprentis punk'n'rollers à leurs premières répèt'. Où étaient donc les patrons des maisons de disques qui signent les groupes rock'n'roll à tout-va en ce moment?
Ils sont passés à côté de quelque chose.
Ainsi bien échauffé, le public a pu accueillir avec l'enthousiasme nécessaire le retour des californiens des
BellRays qui, depuis leur derniere apparition à Paris, ont changé de batteur. Très à l'aise et visiblement en pleine confiance, le groupe entame son set avec fougue. Une fois de plus
Lisa a ébloui de sa soul-présence et son compagnon de guitariste s'est montré une fois de plus étonnant, alliant des passages sauvagement punk rock avec d'autres nettement plus complexes ou
noisy. Du coup la formule trio est sacrément percutante et avec Lisa en éclaireuse, le groupe défriche à grande vitesse des territoires sonores aux confins du meilleur du punk rock 70's version L.A et de l'âge d'or de la soul music. Entre assaults soniques et finesse soul, l'équilibre est difficile à trouver mais les BellRays - définitivement plus à l'aise sur scène que sur disque - s'en sont fortement rapprochés lors de ce
grand concert qui restera probablement dans les mémoires comme l'une de leurs meilleures
performances. Nico.
Brian Auger, Nouveau Casino, Paris, 12.02.03:
Brian Auger est cet organiste anglais qui a joué avec les plus grands (des Yardbirds à Hendrix en passant par...euh...Johnny!) et a fondé entre autres les groupes
Trinity et Oblivion Express. Le groupe qui l'accompagne ces temps-ci sur scène est composé en particulier de sa fille, Savannah, et de son fils à la batterie. Une belle histoire de famille. Bien qu'il commence à sucrer sérieusement, il faut reconnaître d'entrée que le Auger sait encore se servir d'un Hammond et qu'il a
encore bien plus de rythme et de feeling que Charlie Oleg, même en faisant gober à ce dernier moult substances prohibées. Cela étant dit j'ai été, comme beaucoup, relativement déçu par ce concert dans lequel la dominante musicale était une sorte de fusion soul-jazz-rock molle et peu inspirée, heureusement sauvée à l'occasion par de belles interventions d'Auger ou les déhanchements tranquilles de Savannah. Mais Auger n'a pas voulu remettre son nez dans quelques uns de ses classiques 60's.
C'est un peu dommage même si quelque part on peut le
comprendre. Nico.
DJ Spooky + Kevin Blechdom, Nouveau Casino, Paris, 28.01.03:
C'est devant une salle bien pleine d'amateurs de musiques électroniques que la surprenante
Kevin Blechdom (artiste du fameux label Tigerbeat6) a entamé son set, comme si de rien n'était....à l'aide d'un
banjo. Son set a en effet débuté avec deux chansons country-folk délicieusement niaises pendant lesquelles on a pu lire sur le visage de certains spectateurs pétrifiés
une stupéfaction peu commune. Ils ont dû être - temporairement - rassurés quand la jeune femme s'est retournée pour lancer sur son laptop une ritournelle electro-crade minimaliste. Puis une autre. Puis re-banjo. Ainsi elle alterna - ou conjugua à l'occasion - une arride laptop music avec des passages carrément pop pendant lesquelles elle transmet son humour de manière énergique et communicative. Pourtant, malgré des titres comme "There's Bad Music Everywhere", c'est dans un premier temps uniquement les anglophones de la salle qui riaient à ses sottises. Et puis il y a eu
cette reprise - franchement surréaliste - de plus de 10 minutes de "I'll always love you" de Whitney
Houston. Bien que respectant les paroles - et pas trop la musique passée à la moulinette laptopienne - Blechdom déclenche finalement l'hilarité générale en "cyclant" sur le refrain à la fin de la chanson, le répétant inlassablement en montant d'un ton à chaque fois. Là on se dit que cette fille est vraiment complèment folle et qu'on est curieux de découvrir le reste du set. Elle avait également réservé une reprise de "Private Dancer" de Tina Turner avec une chorégraphie bien étudiée.
Au final sa bonne humeur a conquis la grande majorité du public pourtant inquiet au début.
Spooky, ce "subliminal kid" comme il se nomme lui même, est un artiste essentiel de la scène electro/hip-hop/jazz new-yorkaise mais j'avais été quelque peu déçu de sa prestation au festival de Dour il y a quelques années. Là son set a débuté avec une projection d'un "slam" de
Saul Williams intitulé "Not In Our
Name". C'est un projet pluri-artistique que soutient Spooky et qui vise à dire NON à cette putain de guerre en Irak.
Spooky démarre ensuite en trombe un fulgurant premier set DJ qui m'a complètement scotché: des bribes de jazz, de hip-hop, beaucoup de Public Enemy (voilà qui ne peut pas me déplaire!), des samples de Missy Elliott, des morceaux de funk, de techno old-school, quelques uns de ses propres morceaux...bref, le kid s'est montré
iconoclaste, fûté et singulièrement doué pour les enchaînements et les mises en
ambiance, par ailleurs parfaitement synchronisées avec les vidéos qu'il balançait en parallèle sur l'écran situé derrière lui. Le public a plongé dans ce magma sonore en un rien de temps et s'est frénétiquement mis à danser. Après un bref intermède pendant lequel on a pu visionner une vidéo illustrant le dernier projet en date de Spooky - nettement electro-jazz - le kid s'est lançé dans un deuxième set, nettement plus techno. Toujours un mix de qualité mais un peu trop orienté dancefloor à mon goût et vu l'heure avançée, j'ai préféré rester sur l'excellente impression de son premier set. Cela dit mon accolyte, qui est resté jusqu'à la fin, m'a précisé que le Spooky avait repris son rythme du début au cours du deuxième set.
Du grand Spooky donc, un DJ vraiment hors-pair. Nico.
The Immortal Lee County Killers II + Guitar Fucker, Nouveau Casino, Paris, 25.01.03:
Pas beaucoup de monde pour ce concert, ce qui est bien dommage. C'est vrai que les ILCK n'ont jamais fait la couverture du NME ou de Rock'n'Rolk. Bah oui, et alors?
Guitar Fucker est un suisse bien déjanté qui parvient de temps en temps à réchauffer les foules les plus glaçées avec son one-man band blues rock bric a brac. Avec lui, c'est souvent du "hit or miss", soit le public rentre dans son délire soit il y reste complètement réfractaire. En l'occurence je ne me souviens plus vraiment
de la réaction de ce cher public. Ach quel piètre reporter je fais!! Pour ma part, j'ai trouvé ça moyen, il y a de bon moments (souvent quand le Fucker se met à crier avec sa voix suraïgue),
c'est distrayant mais ça s'oublie vite.
Le duo ILCK en provenance de l'Alabama est signé sur le fameux label garage Estrus Records. Il est actuellement composé de deux anciens membres des
Quadrajets, furieux combo à trois guitares dont j'ai toujours été fan et que j'avais interviewé il y a bien longtemps par le biais de Chet. Ce dernier étant maintenant chanteur des ILCK. Le groupe est très en place. On les sent à l'aise sur scène. Le batteur a
l'oeil perçant et l'attitude pseudo-rassurante d'un détraqué venant de sortir de l'asile et dont on sent qu'il pourrait "rechuter" à n'importe quel
moment. Mais pas d'inquiétude, ils sont parfois comme ça les rockers dans le Sud. En tout cas le gaillard est un excellent batteur, d'une rare précision et d'une détermination impressionante. Chet évoque quant à lui un croisement entre Jon Spencer et Jeffrey Lee Pierce. Leur set est d'ailleurs un
habile mélange d'une revisitation du Delta Blues et de passages electriques blues-punk que ne renieraient ni les Bassholes ni le Blues
Explosion. ILCK a mis tout le monde d'accord. ILCK a sorti le grand jeu en tout simplicité avec un naturel étonnant.
Longue vie à l'incroyable ILCK. Nico.
Electric Six, Nouveau Casino, Paris, 23.01.03:
Avec le retour du fric dans le rock - et non le retour du rock, car il n'était jamais vraiment parti, tout le monde le sait - on a vu apparaître à grand renfort de pubs un paquet de groupes largement surestimés à mon humble avis (Black Rebel Motorcycle Club, The Vines, The Music, Interpol, Libertines, etc.). Les
Electric Six de Detroit sont de ces groupes qui viennent de signer sur un gros label. Mais j'avais sur eux un bon a priori en raison du single
"Danger! High Voltage" sorti l'an dernier sur Flying
Bomb, petit label garage rock de qualité du Midwest américain. Ce titre disco-punk est plutot rigolo. Oui sauf que - comme vous le savez tous déjà - c'est un certain Jack White qui assure les choeurs. D'où beaucoup de blah blahs bien inutiles dans les tabloïdes anglais et un contrat juteux à la clé pour les Electric Six. Et les voilà déjà en tournée européenne pour promouvoir la re-sortie en grande pompe de ce fameux single et celle imminente d'un premier album. Ce qu'on peut regretter dans un premier temps, c'est le prix exhorbitant des places.
Ce concert a vite tourné au showcase avec un paquet de happy-few et quelques journalistes curieux de découvrir cet enième groupe "rock'n'roll" à faire la une des manchettes outre-Manche. Même
Jack & Meg White avaient fait le déplacement pour soutenir leurs amis - ce qui au passage est tout à leur honneur et m'a rappelé qu'on avait croisé Meg sur la tournée des
Soledad Brothers sur laquelle elle vendait les
T-shirts. Cependant, ce qu'on peut regretter dans un deuxième temps,
c'est que le groupe ne soit pas parvenu à se lâcher. A oublier - comme on avait dû leur rabattre les oreilles - qu'ils jouaient devant un parterre composé de médias susceptibles de parler d'eux. Quasiment à aucun moment je n'ai retrouvé le côté fêtard et dansant du single sus-nommé, si ce n'est sur leur prochain single, le tout aussi débile "Gay Bar". Sur
la fin du set, après un paquet de titres plutot mous sous influence AC/DC - ils ont fait une reprise de Queen que parait-il certains trouvent amusante. Effectivement, peut-être que ça m'aurait décoché un sourire si davantage de personnes - autant dans le public que dans le groupe - avaient daigné s'exciter mutuellement pour vraiment passer un bon moment. Pendant leur rappel, les Electric Six ont fait une mini-reprise/pastiche de "I am a demon and I love rock'n'roll" du jeune groupe scandinave Sweatmaster - dont l'album est peu
excitant. Souhaitons qu'Electric Six ne soit pas comme eux, des "one-hit wonders" et qu'ils parviennent enfin à s'amuser autant sur scène qu'en studio quand ils ont enregistré ce fameux "Danger! High Voltage" qui a mis le feu aux poudres.
Cela ne me dérange pas de voir chaque semaine un nouveau groupe "rock'n'roll" faire l'objet d'un buzz médiatique pourvu que la musique soit
EXCITANTE. Et ça c'est malheureusement bien
rare. Nico.
Nutcase + La Bonne, la Brute & Le Truand + The Del Gators, Espace B, Paris, 19.01.03:
Après un retard dû au fait que le sonorisateur avait décidé sur un coup de tête d'apporter pour ce concert son nouveau matos - sans savoir encore s'en servir... - le premier groupe attaque. Il s'agit du groupe skate-punk
Nutcase. Pour être franc ils ne m'ont pas laissé un souvenir impérissable. Ils ont dû écouter beaucoup de Bad Religion. Comme tant d'autres. Mais difficile de se faire une opinion sèche sur les groupes ce dimanche là car la chaleur étouffante de la petite salle de ce bar du 19ième impliquait d'aller faire un tour régulièrement pour prendre l'air. En ce qui me concerne ce petit tour s'est d'ailleurs étendu pendant tout le set du groupe "oi! rigolo"
La Bonne, Brute et le Truand. L'explication étant que je me suis
retrouvé dans un couloir, près des toilettes, à écouter pendant une bonne heure les délires hilarants de King Khan et de Vibra
Vinz, qui étaient accompagnés de Roy et Edouard des Del Gators. Et croyez-moi le King Khan, il travaille sérieusement du chapeau!! Il avait fait le déplacement pour venir soutenir ses deux soeurs, Nadia et Coco Butter Khan, qui jouent dans les
Del Gators. Pour avoir vu ces derniers sur la première date de leur tournée, fin décembre à Bordeaux, je savais qu'on tenait là un party-band de première classe. Mais je dois dire que dans une si petite salle, surchauffée et devant un parterre de rockers bien éméchés (la "soirée" avait débuté
plus de 3 heures auparavant), leur set - le dernier de la tournée - s'est révélé super
accrocheur et encore plus fun que ce à quoi je m'attendais. Du 50's R&B attaqué à l'énergie punk, ça ne vous laisse pas de marbre bien longtemps. Et puis la chanteuse Nadia - accompagnée de King Khan aux maracas et à l'occasion au chant - a tôt fait de charmer la foule dont certains éléments se sont montrés beaucoup trop "entreprenants" avec elle sur la fin du concert...En tout cas un
excellent show une de fois plus par un vrai feel-good
band. Nico.
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